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Pour la France, le plus dur reste à faire

L’équipe de France a accompli, mercredi, la première partie de son rêve, en accédant à la finale de la Coupe du monde, qu’elle disputera face à sa vieille ennemie, l’Italie, dimanche à Berlin. Il lui reste maintenant à faire le plus difficile : brandir ce trophée d’or qui est déjà passé une fois entre ses mains, le 12 juillet 1998. « Une Coupe du monde n’est réussie que pour l’équipe qui la gagne. Pour toutes les autres, elle ne l’est pas vraiment, a rappelé Raymond Domenech. Il reste des choses et des détails auxquels on s’accroche ensuite, mais le seul vrai bonheur, c’est la victoire finale. » Le projet que Domenech nourrit depuis sa nomination, en juillet 2004, a pris un peu plus forme au terme d’une demi-finale où la capacité de ses protégés à souffrir face au Portugal fut la clé de leur succès. L’hommage appuyé et insistant que le sélectionneur a rendu à sa défense au sortir du match de Munich démontrait assez bien qu’il sait ce qu’il doit au courage de ses joueurs. Après un premier tour où sont réapparus les fantômes de 2002, les Français ont réussi une étonnante transformation, jusqu’à devenir parfois irrésistibles. Avec une maîtrise que l’on croyait oubliée ou perdue, les Bleus ont tordu le cou à l’Espagne puis ils ont étouffé le Brésil, qui n’était pas tout à fait un quintuple champion du monde dans ce tournoi. De ces deux matches – sans doute les plus réussis depuis l’Euro 2000 –, ils sont sortis fatigués, mais certainement pas abattus. Contre les hommes de Scolari, frustrés par les échecs de 1984 et 2000, les Français ont résisté plus qu’ils n’ont joué, réussissant pourtant à faire basculer l’issue de la rencontre sur un penalty de Zinedine Zidane. Ce scénario est certainement celui que sont seules capables de rédiger les grandes équipes : même lorsqu’elles ne sont pas à leur avantage, elles réussissent à gagner. « C’est certainement le match au cours duquel nous avons le plus souffert, a reconnu Domenech. Mais lorsque l’on voit le travail accompli par le secteur défensif, ça donne envie de se battre pour lui. » Mercredi, les Français ont mis en pratique la devise qu’ils ne se disaient qu’entre eux et qu’ils gardaient comme un secret scellé de superstition. « On vit ensemble et on meurt ensemble », a révélé Florent Malouda. Sur la pelouse de l’Allianz Arena, c’est finalement l’ascension du glacier de la Grande Motte à Tignes qui est revenue en mémoire. Quelques larmes à prévoir Lors de la préparation, les Bleus avaient affiché leur fierté d’avoir vaincu ce géant de glace et de neige, heureux de s’être entraidés et de ne pas avoir renoncé face à l’adversité de la pente. Ce même état d’esprit a joué un grand rôle contre les Portugais. Et il n’est presque pas étonnant que Fabien Barthez, le seul à ne pas avoir accepté l’effort collectif, fut le plus mauvais joueur mercredi soir. Une bévue monstrueuse sur un coup franc de Cristiano Ronaldo à la 77e minute faillit coûter aux siens l’avantage qu’ils avaient si chèrement acquis. Forts de ce parcours, considéré comme à peine imaginable il y a encore un mois, les Français affirment ne pas vouloir en rester là et se disent prêts à remporter le match des matches. Pourtant, au milieu de la joie d’une nuit tricolore et de l’espoir d’un prochain grand soir, pointe déjà une petite note de tristesse. Et quelques larmes pourraient mouiller les rires et les chants dimanche si, d’aventure, la France décrochait cette deuxième étoile qu’on lui promettait avec tant d’insistance il y a quatre ans. Dimanche soir, en effet, quoi qu’il arrive, quelle que soit la dernière ligne qui sera écrite au bas de la longue histoire de sa carrière, Zinedine Zidane va se tourner vers le public bleu et va tirer sa révérence. Puis Lilian Thuram, héroïque et rajeuni de 10 ans, qui disputera son 121e match international, fera de même. Puis ce sera le tour de Claude Makelele, dont la carrière avec les Bleus laissera certainement un goût de trop peu ou d’inachevé. Ensuite, les Français pourront rentrer à Paris où ils espèrent que tout un peuple les attendra pour les remercier et les saluer encore une fois comme il l’avait fait voilà huit ans. Sur un autobus à impériale, les champions du monde de 1998 avaient descendu les Champs-Élysées escortés par les vivats d’un million et demi de personnes. Après toutes les incertitudes et toutes les peurs qui ont rythmé leurs quatre dernières années, il ne leur reste au fond qu’à répondre à une seule question : l’histoire peut-elle se répéter ?
L’équipe de France a accompli, mercredi, la première partie de son rêve, en accédant à la finale de la Coupe du monde, qu’elle disputera face à sa vieille ennemie, l’Italie, dimanche à Berlin.
Il lui reste maintenant à faire le plus difficile : brandir ce trophée d’or qui est déjà passé une fois entre ses mains, le 12 juillet 1998.
« Une Coupe du monde n’est...