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CONCERT - À l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Musique baroque à tatillon

Pour clôturer la saison musicale à Beyrouth, le Conservatoire national supérieur de musique a offert aux fidèles mélomanes et amis l’occasion d’écouter de la musique baroque. Musique baroque un peu hésitante, faite avec des étudiants et quelques professionnels. Sous les feux de la rampe de l’auditorium Aboukhater (USJ),voilà donc une quinzaine de musiciens en herbe, cadrés par deux ou trois professeurs, sur scène. Et, comme d’habitude, salle pleine tandis que tout Beyrouth est vissé aux écrans de TV pour le Mondial du foot… Sur scène donc, Christiane Assaf, Liza Dahdah, Lamia Somaï, Rachid Rahmé et Nael Aoun (flûte), Rita Eid (qanun) Mircea Albert Moisi (basson), Ali Hassan et Waël Semaan (violon), Georges Yammine (viole), Magdalena Maria Sokola (violoncelle), Jacques Boutros (guitare), Wassim Kaissi et Ziad Nehmé (piano). De jeunes interprètes jouant en alternance, en duo, trio, quartette, tout en donnant la priorité aux instruments à vent, avec toutes les difficultés et les écueils que cela suppose… Au menu, des pages de Gossec, Haendel, J.-S. Bach, Boismortier, Van Eyck, Purcell et Sammartini. Choix raffiné pour une musique tout en nuances douces et élégantes mais où, hélas, l’interprétation était souvent moins bonne que les pièces proposées… Ouverture avec le Tambourin de Gossec, illustre successeur de Stamitz et un des meilleurs représentants de la narration symphonique. Ici mouvements tournoyants et esprit habité d’une espièglerie délicieusement enfantine font un heureux mariage. Avec un trio pour piano, violoncelle et flûte aux dialogues alertes. Plus grave est la Sonate en Am op 1 n°4 de Georg Fridrich Haendel où guitare et flûte avaient de paisibles douceurs. Belle présence du clavier pour J.-S. Bach, pierre angulaire de la musique baroque, avec une sonate à trois mouvements (allegro moderato, siciliano et allegro) déployant en notes dentelées et fuyantes tous les sortilèges de l’inspiration du cantor. Pour terminer la première partie du programme, encore une Sonate n°2 de Joseph Bodin de Boismortier, peu connu du grand public. Esprit français sous influence italienne pour une narration d’une finesse rythmique lovée dans une mélodie impalpable. À peine le temps d’un répit et voilà une œuvre d’une grande simplicité de Jacob Van Eyck pour flûte seule. À nouveau Haendel, avec des sonorités surprenantes où le qanun remplace le clavecin. La Sonate op 1 n°2 (arrangement Aurine Ramadan) pour flûte, qanun et basson jette l’auditeur dans des méandres où l’Orient glisse imperceptiblement entre les scintillements des notes. Du Purcell, Daniel et non l’illustre Henry, un Trio Sonate où deux flûtes (pas très bien synchronisées), un clavier et un violoncelle entament un discours tout en pointes tendres. Pour conclure, un Concerto en F de Guiseppe Sammartini pour flûte, piano et instruments à cordes. Concert de jeunes mordus de musique pour couronner une saison pourtant émaillée de beaux moments musicaux. Des riches heures de la musique baroque il ne reste ici, dans cette prestation estudiantine, que les bavures, les hésitations, le trac, la timidité, l’oubli ou carrément de lamentables « couacs » devant les nuances requises. Ou parfois des élans et des fougues candidement téméraires. C’est clair, un premier concert, pour des musiciens en herbe, on s’en souvient, aussi bien côté interprètes que public. Par-delà ces considérations purement techniques, reste l’amour, édifiant, de faire et d’écouter de la musique, dans tous ses états… Edgar DAVIDIAN
Pour clôturer la saison musicale à Beyrouth, le Conservatoire national supérieur de musique a offert aux fidèles mélomanes et amis l’occasion d’écouter de la musique baroque. Musique baroque un peu hésitante, faite avec des étudiants et quelques professionnels. Sous les feux de la rampe de l’auditorium Aboukhater (USJ),voilà donc une quinzaine de musiciens en herbe,...