Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Au CCF, jusqu’au 28 juillet Conte de la folie ordinaire de Mimosa el-Arawi

Des touches de couleurs, une poésie inspirée du quotidien et un film entre réel et virtuel, telles sont les images poétiques et colorées qui s’affichent sur les cimaises du CCF. Un travail signé Mimosa el-Arawi qui traduit sa vision sensible et réaliste du monde. Diplômée en Communication Arts et assurant le service de montage du journal télévisé à la Future TV, Mimosa el-Arawi retrouve sur ses espaces de peinture et sur sa pellicule une liberté totale d’expression. Coloré et triste, réaliste mais onirique, le langage de l’artiste s’articule sur plus d’une trentaine de toiles et un film de dix-sept minutes. Quatre ans de recherches, de cogitations, d’assemblages et, au bout du compte, un récit narratif haut en couleur pour exprimer les angoisses et les peurs, mais également les rêves et les espoirs de générations vivant dans cette partie du globe appelée Moyen-Orient. Pour mieux traduire sa pensée, Mimosa el-Arawi a choisi la marchande de quatre saisons (petit transporteur de fruits et légumes) propre aux souks orientaux. Chargée de fruits, celle-ci dévale dans une course folle les chemins des cinq pays choisis par l’artiste qui sont l’Irak, la Syrie, la Palestine, le Liban et la Jordanie. Elle emporte avec elle les produits de la terre à vendre, mais aussi des rêves bradés, castrés, voire piétinés. Le conte fabuleux d’une pomme «C’est un conte et, comme dans tous les contes, l’horreur s’habille de couleurs et l’effroi se déguise en rires. Celui-là est narré par une pomme qui ouvre les pages de la mémoire et raconte aux générations futures les pleurs et les rires, les douleurs et les joies de ces pays devenus des souks populaires pour le reste du monde», dit-elle. Pour el-Arawi, la pomme est le porte-parole des fruits de l’Orient arabe. Fière et téméraire, elle refuse l’aliénation et défie l’oubli. Elle parviendra à briser les chaînes et le cloisonnement des couches de peinture ainsi que le cadrage d’un film pour s’élever vers un milieu astral. Un univers au-dessus de ces endroits de la terre où les rires se voilent d’effroi et de larmes. Les œuvres de Arawi qui évoquent les récits fantastiques sont d’apparence ludique et enfantine, mais elles racontent en fait la tragédie de peuples aliénés, opprimés, ou vendus comme des fruits au plus offrant. «Ce n’est nullement un discours politique que j’adresse, mais plutôt un constat de vie. Si l’Orient est devenu un grand souk populaire, c’est un peu par sa faute, dit Mimosa el-Arawi, nous sommes en grande partie coupables de ce qui nous arrive.» Combattre la nostalgie doucereuse qui enlise les êtres, reconquérir le regard des enfants et leur innocence, dénoncer le dialogue fictif avec ses chaises volantes. Ou encore s’extasier devant l’abondance de la terre d’Orient et veiller sur ces richesses tels des sages. Chargées de fruits mais également de rêves, c’est ce que proposent les marchandes de quatre saisons de Mimosa el-Arawi. Colette KHALAF
Des touches de couleurs, une poésie inspirée du quotidien et un film entre réel et virtuel, telles sont les images poétiques et colorées qui s’affichent sur les cimaises du CCF. Un travail signé Mimosa el-Arawi qui traduit sa vision sensible et réaliste du monde.
Diplômée en Communication Arts et assurant le service de montage du journal télévisé à la Future TV, Mimosa...