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Les Israéliens partagés sur l’action de leur gouvernement

Soudés autour du sort encore incertain du soldat enlevé depuis une semaine, les Israéliens sont en revanche partagés sur l’action de leur gouvernement pour parvenir à le ramener sain et sauf. «Tous unis pour retrouver Gilad », titre une manchette du Maariv (populaire indépendant). « Ce gouvernement a perdu la raison », réplique un éditorial au vitriol du quotidien Haaretz qui juge « inconsidérée » l’offensive menée par Israël contre la bande de Gaza et contre des élus du Hamas. Si ce sentiment émis par le quotidien de centre-gauche se veut le reflet de l’opinion qui domine au sein de l’intelligentsia israélienne de gauche, dans la rue les avis sont partagés. « Si c’était mon fils, je voudrais que le gouvernement fasse tout pour le ramener en bonne santé à la maison », affirme à l’AFP Eli, 58 ans, chauffeur de taxi à Jérusalem. Selon lui, Israël est en position de « faire ce qu’il veut », autrement dit « rentrer dans Gaza et tout nettoyer ». Dans un pays où le service militaire est obligatoire pour garçons et filles à partir de 18 ans, la population se sent directement concernée par le sort de Gilad Shalit, 19 ans, dont elle est sans nouvelles depuis une semaine. « Tout le monde se sent proche de lui », affirme Eli, le chauffeur de taxi. « C’est comme s’il faisait partie de ma famille, ce soldat, parce que j’ai des enfants à l’armée en ce moment. Nous espérons tous qu’ils ne le tueront pas. » Un sondage publié vendredi par le Yediot Aharonot révèle toutefois qu’en dépit du lien émotionnel étroit que les Israéliens ont établi avec le soldat, beaucoup (58 %) critiquent le refus du gouvernement de négocier avec les ravisseurs. 54 % considèrent qu’Israël devrait négocier sa libération et 43 % sont favorables à une action militaire. Plusieurs centaines de pacifistes israéliens ont d’ailleurs manifesté samedi soir à Jérusalem-Ouest contre l’offensive israélienne à Gaza. Des divergences apparaissent aussi dans le domaine de la terminologie utilisée par la presse pour qualifier le sort du soldat. A-t-il été « enlevé » ou « capturé » ? s’est demandé un commentateur à la radio publique en soumettant la question à l’avis de ses auditeurs. Selon certains de ces auditeurs, pendant une guerre, les soldats sont « capturés ». Pour d’autres, le terme « enlevé » convient mieux à Gilad Shalit considéré comme « une victime innocente ». Et si le soldat était tué par ses ravisseurs ? « Ce ne sera pas la première fois que cela arrive », estime avec tristesse Chaya, une jeune étudiante de 22 ans, qui fait allusion aux neuf soldats capturés dans le passé par des Palestiniens et qui ont tous été tués. La capture du soldat suscite des émotions d’autant plus fortes chez les Israéliens, car ce drame devient le symbole d’une faiblesse du pays, estime l’universitaire Yossi Klein Halevi. « Cette impuissance prend ses racines dans un profond traumatisme juif auquel le sionisme avait promis de remédier » lors de la création du pays en 1948, autrement dit protéger les juifs, explique Halevi, du centre de réflexion Shalem à Jérusalem. « La capture de Gilad nous rappelle notre propre fragilité », poursuit Halevi qui préconise des frappes systématiques contre les dirigeants du Hamas. Une opinion que ne partage pas Dov, 45 ans, un chauffeur de taxi. « On ne peut pas en finir avec les Palestiniens. Si nous le faisons, ils amèneront un nouveau Hamas », ajoute cet Israélien d’origine tunisienne, interrogé par l’AFP. « Israël doit faire très attention à ce qu’il fait et ne pas faire de faux pas », met-il en garde.
Soudés autour du sort encore incertain du soldat enlevé depuis une semaine, les Israéliens sont en revanche partagés sur l’action de leur gouvernement pour parvenir à le ramener sain et sauf.
«Tous unis pour retrouver Gilad », titre une manchette du Maariv (populaire indépendant). « Ce gouvernement a perdu la raison », réplique un éditorial au vitriol du quotidien...