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Actualités - OPINION

Zéro de conduite

La scène pourrait se passer n’importe quel jour, à n’importe quelle heure, dans n’importe quelle rue ou ruelle de Beyrouth. Un automobiliste amorce une manœuvre pour garer son véhicule quand survient un de ces mastodontes hérités de la guerre en Irak, dont les propriétaires ignorent superbement le coût de l’essence, les nécessités de la lutte contre la pollution et – sous prétexte de rouler dans un 3 tonnes – jusqu’aux règles les plus élémentaires du code de la route et de la simple courtoisie. Le conducteur, un tout jeune homme, range fort habilement son dinosaure de manière à coincer l’impudent qui a osé se mettre devant lui et qui s’apprêtait, ayant changé d’avis, à redémarrer. Mais comment faire? L’ado attardé, lui, s’est déjà engouffré dans l’entrée d’un immeuble, se souciant fort peu de l’autre. La suite importe peu. C’est la leçon qu’il convient d’en tirer qui mérite que l’on s’y arrête. À voir comment les gens se comportent sur la voie publique, on est tenté de se dire que le Libanais n’a peut-être pas le sens du danger qu’il encourt et qu’il fait encourir aux autres ; que les années de guerre, cela marque, tout comme l’absence totale d’agents verbalisateurs constitue comme un encouragement à la délinquance routière. Mais il y a plus : bien conduire, c’est bien se conduire – on ne le répétera jamais assez. Et sur ce plan, les Libanais ont encore beaucoup à apprendre pour acquérir enfin ce sens civique, cette «concitoyenneté» qui continue de leur faire cruellement défaut. Ce qui leur manque, c’est tout simplement d’apprendre à vivre ensemble, de comprendre que l’on n’est pas seul sur la planète Terre, qu’il convient de respecter l’autre parce que, sinon, la vie deviendrait impossible. Pour en revenir au boutonneux «hummerisé», était-ce de sa part affaire d’habileté au volant? Plutôt affaire de simple politesse. C. M.
La scène pourrait se passer n’importe quel jour, à n’importe quelle heure, dans n’importe quelle rue ou ruelle de Beyrouth. Un automobiliste amorce une manœuvre pour garer son véhicule quand survient un de ces mastodontes hérités de la guerre en Irak, dont les propriétaires ignorent superbement le coût de l’essence, les nécessités de la lutte contre la pollution et...