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Le chef de la rébellion maoïste a été reçu hier par le Premier ministre Accord de paix historique au Népal

Le Premier ministre népalais et le chef de la rébellion maoïste sont parvenus hier à un accord historique visant à mettre fin à 10 ans d’un conflit qui a fait 12 500 morts dans le petit royaume himalayen. L’accord a été annoncé au terme d’une entrevue inédite qui s’est déroulée dans la capitale népalaise, Katmandou, dans la résidence du Premier ministre Girija Prasad Koirala où le chef des maoïstes, Pushpa Kamal Dahal alias Prachanda (« le Féroce »), était arrivé dans la matinée. « Nous sommes parvenus à un accord en 8 points pour sortir le pays de la crise actuelle », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Krishna Prasad Sitaula. « Nous nous sommes mis d’accord pour dissoudre le Parlement et le gouvernement populaire du Parti communiste maoïste du Népal, et nous sommes tombés d’accord sur la rédaction d’une Constitution provisoire et sur la formation d’un gouvernement intérimaire », indique un communiqué commun signé par Prachanda et les leaders des 7 partis au gouvernement. L’accord prévoit donc l’élection d’une Assemblée constituante qui sera chargée de réviser la Constitution du Népal, l’une des exigences-clés des maoïstes qui souhaitent la fin de la monarchie. « Une république démocratique est notre exigence minimum et nous voulons aller à la rencontre du peuple népalais avec cette exigence durant la campagne électorale pour l’Assemblée constituante », a commenté Prachanda. Il s’agissait de la première apparition publique du chef rebelle dans la capitale depuis une décennie. Le leader maoïste avait été aperçu fin mai dans le sud du royaume. Les partis politiques ont prévu de tenir des réunions parallèles avec des dirigeants maoïstes, selon la télévision d’État, Nepal Television. Les pourparlers avaient été entamés fin mai à un niveau politique inférieur. Ils représentent la troisième tentative d’arracher un accord de paix depuis le lancement en 1996 de l’insurrection maoïste qui vise à l’abolition de la monarchie. « Nous sommes assez optimistes, mais le problème du désarmement des rebelles doit être soulevé », a estimé un diplomate occidental sous le couvert de l’anonymat. Les maoïstes ont annoncé à plusieurs reprises qu’ils ne déposeraient pas les armes avant l’élection d’une Assemblée constituante. « Les pourparlers sont importants car ils rappellent aux parties qu’elles doivent garder à l’esprit que le principal point de l’agenda est l’élection d’une Assemblée constituante », a estimé Rabindra Khranal, analyste et enseignant à l’université Tribhuvan de Katmandou. « Les différends politiques doivent être réglés au plus haut niveau », a-t-il ajouté. Jadis ennemis jurés, partis et rebelles se sont rapprochés à la faveur du coup de force du roi Gyanendra qui s’était arrogé les pleins pouvoirs le 1er février 2005. Les maoïstes avaient alors formé une alliance informelle avec les partis pour mettre fin aux pouvoirs extraconstitutionnels du souverain. Après 3 semaines de manifestations populaires, le monarque avait accepté fin avril la mise en place d’un gouvernement d’opposition et le rétablissement du Parlement démocratiquement élu. Les rebelles maoïstes avaient signé dans la foulée un cessez-le-feu avec le gouvernement. Ils avaient également convenu d’élire, vraisemblablement l’an prochain, une Assemblée constituante chargée de réviser entièrement la Constitution de 1990. Mais les guérilleros visent l’abolition pure et simple de la monarchie et la mise en place d’un système républicain, alors que certaines composantes du gouvernement actuel penchent pour le maintien d’un roi, même protocolaire.

Le Premier ministre népalais et le chef de la rébellion maoïste sont parvenus hier à un accord historique visant à mettre fin à 10 ans d’un conflit qui a fait 12 500 morts dans le petit royaume himalayen. L’accord a été annoncé au terme d’une entrevue inédite qui s’est déroulée dans la capitale népalaise, Katmandou, dans la résidence du Premier ministre Girija...