Les démocrates écartent l’un des leurs, accusé de corruption

Le groupe de l’opposition démocrate à la Chambre des représentants a décidé de sanctionner l’un des siens, accusé de corruption, en le forçant à se retirer d’une commission parlementaire influente. William Jefferson, un élu de La Nouvelle-Orléans (Louisiane), chez qui la police fédérale (FBI) avait trouvé 90 000 dollars en liquide cachés dans un congélateur, doit temporairement renoncer à siéger à la commission « des voies et moyens », compétente pour les questions fiscales, aux termes d’un vote du groupe. « Les démocrates sont décidés à défendre des valeurs éthiques exigeantes, nous l’avons dit et nous le faisons », a déclaré à l’issue du vote la chef du groupe, Nancy Pelosi, qui avait déjà demandé en vain à M. Jefferson, il y a 3 semaines, de se mettre volontairement en congé de la commission. M. Jefferson, qui n’est pas officiellement sous le coup d’une inculpation, a vigoureusement dénoncé le sort qui lui a été réservé. Il a mis la décision de le mettre à l’écart sur le compte des ambitions électorales de Mme Pelosi, qui espère reconquérir la majorité aux élections parlementaires de novembre prochain. L’affaire Jefferson est très embarrassante pour les démocrates, qui avaient fait de la dénonciation de « la culture de la corruption » qu’ils imputent à la Maison-Blanche et à la majorité républicaine un de leurs principaux arguments de campagne.