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P-O - L’Union européenne va débloquer 100 millions d’euros pour les Palestiniens La base du Hamas se dissocie du gouvernement sur la trêve avec Israël

Alors que les dirigeants européens ont approuvé un fonds spécial de 100 millions d’euros pour les Palestiniens contournant le Hamas, les activistes du mouvement islamiste, de même que deux autres factions palestiniennes radicales, se sont dissociés hier de l’offre de trêve faite la veille à Israël par le gouvernement palestinien issu du Hamas. Les divergences sur la proposition de trêve, qui est assortie de la condition d’un arrêt des raids israéliens contre les territoires palestiniens, laisse augurer de possibles dissensions entre la base du Hamas et le gouvernement sur la stratégie à adopter envers Israël. « Nous ne sommes pas intéressés par de quelconques offres ou propositions », a déclaré sami Abou Zouhri, porte-parole officiel du Mouvement de la résistance islamique. « Lorsque l’occupant cessera d’assassiner et de tuer notre peuple, alors les factions pourront examiner cette question conformément aux intérêts du peuple palestinien ». Zouhri a ajouté que l’offre de trêve, présentée jeudi par un porte-parole du gouvernement d’Ismaïl Haniyeh lors d’un entretien accordé à Radio-Israël, était faite au nom du gouvernement et n’engageait en rien le Hamas. Deux autres groupes islamistes radicaux – le Jihad islamique et les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, issues du Fateh – ont également rejeté l’offre du gouvernement palestinien. La branche armée du Hamas a rompu voici une semaine une trêve en vigueur depuis 16 mois avec Israël et, peu après, a déclenché un tir de barrages de roquettes contre le territoire israélien. Israël, en retour, a multiplié les raids et menacé de s’en prendre à de hauts dirigeants du Hamas – sans exclure peut-être Haniyeh – si les tirs de roquettes continuaient. Abbas, qui doit s’entretenir aujourd’hui avec Hosni Moubarak au Caire et demain avec Abdallah II à Amman, est, pour sa part, engagé dans une lutte pour le contrôle du pouvoir avec les dirigeants du Hamas, sur lesquels il a accentué la pression en appelant à un référendum le 26 juillet sur un projet de règlement qui reconnaîtrait implicitement Israël. Le Hamas, qui prône toujours l’anéantissement de l’État hébreu, voit dans ce référendum une tentative de renversement du gouvernement. En soirée, le président égyptien Hosni Moubarak a invité le président de l’Autorité palestinienne et le Premier ministre Ismaïl Haniyeh à surmonter leurs différends et à coopérer, dans des propos publiés par la presse. Parallèlement, réunis en sommet à Bruxelles, les chefs d’État et de gouvernement ont approuvé un paquet d’aides pour un total de 100 millions d’euros à verser via un fonds conçu pour contourner le gouvernement dirigé par le Hamas, qui doit être prêt d’ici au début juillet, a indiqué hier une porte-parole de la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner. Selon le porte-parole, Emma Udwin, ces aides se divisent en trois volets, dont les deux premières, des fournitures de base pour la santé et l’approvisionnement en énergie, devraient être débloquées dès que ce fonds alternatif sera approuvé par les partenaires de l’UE au sein du quartette sur le Proche-Orient, à savoir États-Unis, Russie, et ONU. Un troisième volet prévoyant un « filet de protection sociale », y compris des paiements directs à des Palestiniens, risque de « prendre plus de temps », a-t-elle cependant reconnu. Après l’arrivée au pouvoir du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par l’UE et les États-Unis, une grande partie de l’aide internationale a été gelée, aggravant la crise financière que connaissaient déjà les Palestiniens. Quelque 160 000 fonctionnaires palestiniens attendent d’être payés depuis mars. La présidence de l’Autorité palestinienne a salué la décision de l’UE de débloquer ces fonds, mais a estimé que les 25 devraient « revoir leur boycottage du gouvernement » issu du Hamas. Le porte-parole du groupe parlementaire du Hamas, Salah al-Bardawil, a aussi estimé que la décision de l’Union européenne était « un pas dans la bonne direction » même si « l’UE ferait mieux de traiter directement avec le gouvernement démocratiquement élu pour montrer son respect de la démocratie ».

Alors que les dirigeants européens ont approuvé un fonds spécial de 100 millions d’euros pour les Palestiniens contournant le Hamas, les activistes du mouvement islamiste, de même que deux autres factions palestiniennes radicales, se sont dissociés hier de l’offre de trêve faite la veille à Israël par le gouvernement palestinien issu du Hamas.

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