Avantage pour l’Argentine face à une Serbie-et-Monténégro en crise

L’Argentine, en tête du groupe C du Mondial 2006 de football après un match, voudra faire fructifier son avantage face à une équipe de la Serbie-et-Monténégro en crise, aujourd’hui à Gelsenkirchen. La sélection albiceleste a tous les atouts pour conjurer la déconvenue du Mondial 2002, d’où elle était sortie dès le premier tour après avoir pourtant remporté son premier match, comme samedi contre la Côte d’Ivoire (2-1). « L’Argentine est prête à jouer un grand match contre la Serbie-et-Monténégro, quelle que soit la forme que prendra cette équipe », a prévenu le sélectionneur José Pekerman. Tout pourrait être d’un bleu sans nuage dans le ciel des Sud-Américains. La victoire contre les Éléphants ivoiriens a révélé une équipe sûre de son fait et qui peut compter sur des individualités redoutables: Ayala et Heinze comme piliers de la défense, le maestro Riquelme au milieu, Saviola et Crespo en buteurs. Pekerman a annoncé hier qu’il reconduirait la même formation, à l’exception du milieu Esteban Cambiasso, remplacé par Luis Gonzalez. Mais au pays de Diego Maradona, on se passionne pour un réserviste surnommé « l’Elu », l’attaquant de Barcelone Lionel Messi. Même si l’Argentine ne semble pas avoir de problème offensif à régler d’urgence, une bonne partie des journalistes et des supporteurs militent pour une équipe plus audacieuse, incluant le prodige de 18 ans. Petkovic contesté Pekerman reste pour l’instant sourd à ce bruit ambiant. « Nous ne pouvons pas prendre une décision seulement parce que la presse ou le public nous la conseille », a-t-il expliqué. C’est que Pekerman a l’embarras du choix devant, ayant aussi à disposition l’homme en forme de l’Inter Milan, Julio Cruz, un autre surdoué, Carlos Tevez, et un Rodrigo Palacio (Boca Juniors) qui a fait une excellente entrée contre la Côte d’Ivoire. Chez les joueurs aussi, on évacue les polémiques. « Nous devons penser au fait d’empocher les trois points », estime l’expérimenté Roberto Ayala, 32 ans. La Serbie-et-Monténégro en ferait les frais avec une élimination quasi certaine. Non seulement elle a déçu contre les Pays-Bas (0-1), mais de plus, le groupe est désormais réduit à 21 éléments et les choix du sélectionneur Ilija Petkovic sont ouvertement contestés en interne (par Milosevic et Kezman notamment). Dusan Petkovic avait d’abord décidé de rester au pays, accusé d’avoir usurpé sa convocation en tant que fils de l’entraîneur... Et lundi, le défenseur Nemanja Vidic, un espoir du football serbe, s’est sérieusement blessé à un genou à l’entraînement. Le temps est à l’orage au sein de la formation balkanique. « Si nous débutons la rencontre avec la même équipe que celle de dimanche, nous n’avons aucune chance contre l’Argentine », a affirmé le milieu de terrain Ognjen Koroman. « Nous considérons la Serbie-et-Monténégro comme un adversaire très fort. Nous l’avons toujours pensé », a toutefois souligné le milieu Pablo Aimar.