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Haniyeh annonce un accord sur l’intégration de la milice islamiste au sein des services de sécurité Face à la crise, Abbas et le Hamas jouent l’apaisement

Alors que, sur le terrain, la tension restait particulièrement vive, le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont joué l’apaisement à l’ouverture d’un nouveau round de sept jours du dialogue interpalestinien censé aboutir à une « entente nationale », en annonçant l’intégration de la milice du Hamas au sein des services de sécurité. Ismaïl Haniyeh, Premier ministre palestinien, a conclu hier avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, un accord sur le retrait de la milice déployée en mai par le Hamas dans les rues de Gaza. Le chef du gouvernement, qui s’adressait à la presse au terme de deux heures d’entretien avec Abbas, n’a toutefois pas avancé de calendrier, expliquant seulement que les membres de cette force allaient « entamer leur intégration au sein de la police pour devenir partie intégrante de l’institution de sécurité ». Un porte-parole du ministère de l’Intérieur, aux mains du Hamas, a toutefois semé le doute sur l’accord, expliquant qu’il était en cours d’élaboration. Des collaborateurs du président Mahmoud Abbas ont, en outre, indiqué que certains obstacles, susceptibles de faire capoter l’accord, n’avaient pas été surmontés. Ainsi, la demande du Hamas de ne pas voir ses hommes dispersés, mais au contraire regroupés au sein d’une même division, au sein des services de sécurité palestiniens, n’a-t-elle pas été abordée. Or, Mahmoud Abbas veut que les hommes du Hamas soient disséminés dans les forces de sécurité, dominées par des fidèles du Fateh, le mouvement du président. La milice, forte de 3 000 hommes, issus pour l’essentiel de la branche armée du mouvement islamiste, s’est retirée une première fois pour se redéployer peu après, ce qui a exacerbé les tensions entre le Hamas et le Fateh. Les affrontements entre partisans des deux formations ont fait une vingtaine de morts au cours du mois écoulé. « Nous n’allons pas permettre aux divergences politiques de tourner aux affrontements de rue », a souligné M. Haniyeh. « Un accord a été conclu sur le retrait de la force. Seuls les services de sécurité seront dans les rues », a quant à lui déclaré Mohammad Dahlan, homme fort de Gaza et fidèle de Abbas, après avoir mis en garde, la veille, contre une dérive vers la guerre civile. Les tensions sont toutefois restées vives dans la bande de Gaza, où un milicien du Hamas a été abattu après avoir participé à une embuscade contre le directeur de la Sécurité préventive, à Khan Younès. Ce dernier, blessé aux deux jambes, a été hospitalisé. À Ramallah, en Cisjordanie, environ 300 manifestants ont fait irruption au siège du Conseil législatif pour réclamer des arriérés de salaires. Interrompant une séance parlementaire, certains se sont juchés sur les pupitres des élus, jetant papiers et bouteilles d’eau. Plusieurs députés du Hamas ont quitté la chambre alors qu’enflaient les cris de la foule. Alors qu’un responsable accusait le Fateh d’avoir orchestré la violente manifestation, le porte-parole du groupe parlementaire du Hamas, Salah al-Bardawil, s’en est violemment pris à M. Abbas, l’accusant de « participer au siège imposé au gouvernement Hamas », et dénoncé chez le camp du Fateh des « velléités de renverser » le gouvernement. Des policiers ont fini par conduire les manifestants hors de la salle. Zahar rapporte 20 millions de dollars en liquide La plupart des quelque 160 000 fonctionnaires de l’Autorité palestinienne n’ont pas reçu leur salaire depuis quatre mois, le gouvernement Hamas, privé des aides financières internationales en raison de sa politique à l’égard d’Israël, étant dans un état de cessation de paiements. À ce sujet, le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud al-Zahar, est revenu dans la bande de Gaza de l’étranger avec 20 millions de dollars pour son gouvernement, a-t-on appris auprès de la présidence palestinienne. Pour déjouer le blocus financier, M. Zahar a lui-même ramené cette somme en liquide dans la bande de Gaza, via le point de passage de Rafah, à la frontière égyptienne. Il n’a pas autorisé les services de sécurité palestiniens qui contrôlent le point de passage à ouvrir la douzaine de valises de billets qu’il transportait. Un collaborateur de Abbas a précisé qu’aucune loi ne fixait de somme maximum autorisée à l’importation. M. Zahar est au moins le troisième responsable du Hamas à ramener de l’argent liquide d’Égypte.

Alors que, sur le terrain, la tension restait particulièrement vive, le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont joué l’apaisement à l’ouverture d’un nouveau round de sept jours du dialogue interpalestinien censé aboutir à une « entente nationale », en annonçant l’intégration de la milice du...