Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

TERRORISME - Les États-Unis n’ont pas correctement traité les causes profondes de l’extrémisme Washington admet que des victoires tactiques contre el-Qaëda ne suffisent pas

Des victoires tactiques contre el-Qaëda, comme la mort du chef du réseau terroriste en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui, ne suffiront pas pour venir à bout de l’extrémisme islamique, selon des responsables du gouvernement américain et des experts. «Sur le long terme, notre tâche la plus importante dans la guerre contre le terrorisme n’est pas celle “destructrice” d’éradiquer les réseaux de l’ennemi, mais celle “constructive” de bâtir légitimité, confiance, prospérité, tolérance et État de droit », a déclaré le coordinateur de la lutte contre le terrorisme au département d’État, Henry Crumpton, lors d’une audition mardi devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain. « Nous ne devons pas seulement attaquer les terroristes, mais aussi leur stratégie », a renchéri lors de la même audition l’ancien directeur par intérim de la CIA, John McLaughlin, hier à l’université Johns Hopkins. S’il salue les succès dans la destruction de réseaux terroristes, il remarque que les États-Unis ont « mis moins d’énergie à traiter les causes profondes du terrorisme : les complexes facteurs sociaux, économiques et politiques qui sont les moteurs du mouvement terroriste ». Selon lui, les États-Unis auront gagné quand l’idéologie des terroristes sera devenue « démodée ». « Il y aura toujours des adhérents, comme il y a encore des communistes, mais ils ne seront plus pris au sérieux », a-t-il dit. « C’est une guerre que nous mènerons pendant un certain temps. Je pense que mes petits-enfants seront bien installés dans leur vie adulte avant que nous puissions dire que la guerre est finie », a admis pour sa part le directeur du Centre national sur l’antiterrorisme, John Scott Redd, lors de l’audition. La mort de Zarqaoui, un succès « tactique » Responsables du gouvernement américain et experts affirment que la mort de Zarqaoui a été un succès pour les États-Unis dans sa lutte contre el-Qaëda. C’est « le coup le plus important porté à el-Qaëda depuis qu’il a été chassé d’Aghanistan fin 2001, début 2002 », a affirmé devant les sénateurs Daniel Benjamin, expert au Centre d’études stratégiques et internationales. Selon John Scott Redd, les États-Unis ont aujourd’hui nettement affaibli le réseau terroriste près de cinq ans après les attentats du 11 septembre 2001 : « Grâce à nous, il est clairement plus difficile pour el-Qaëda de s’entraîner et de préparer des attentats. » Tous appellent à intensifier la traque du chef d’el-Qaëda, Oussama Ben Laden, et de son adjoint Ayman al-Zawahiri, tout en relativisant l’impact de leur capture ou de leur mort. El-Qaëda « a maintenant évolué au-delà de la possibilité d’une “stratégie de décapitation” », a estimé John McLaughlin. « Même si la réussite de la tentative d’assassinat d’Hitler en juillet 1944 par des Allemands aurait probablement mis fin à la Deuxième Guerre mondiale, s’emparer de Ben Laden ne mettra pas fin à cette guerre. Cela serait néanmoins (...) un coup symbolique énorme contre le mouvement », a-t-il ajouté. De la même manière, selon Daniel Benjamin, la mort de Zarqaoui n’est qu’un succès « tactique ». « Nous sommes vraiment dans une bataille des cœurs et des esprits et nous ne sommes pas en train de gagner », a-t-il affirmé.

Des victoires tactiques contre el-Qaëda, comme la mort du chef du réseau terroriste en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui, ne suffiront pas pour venir à bout de l’extrémisme islamique, selon des responsables du gouvernement américain et des experts.

«Sur le long terme, notre tâche la plus importante dans la guerre contre le terrorisme n’est pas celle “destructrice”...