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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - Bel canto à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Des airs de la Russie profonde avec Nina et Jane Hawi…

Un attachant moment « bel cantiste », présenté par le Conservatoire national supérieur de musique, à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ), grâce à Nina Hawi, une mezzo-soprano qui a offert déjà plus d’une prestation à Beyrouth. La cantatrice est accompagnée au piano par sa fille, Jane Hawi, une adolescente de quinze ans, terminant ses études à Moscou et qui fait là sa première apparition scénique. Avec un petit solo au clavier, sage et mesuré. Au menu, charriant des airs de la Russie profonde, pays d’origine de la cantatrice, des pages de Rimski-Korsakov, Dargomyjsky, Tchaïkovsky, Gounod, Massenet, Sinding, Donizetti et Dj. Bollati. Arborant une robe longue bordeaux légèrement pailletée avec une coiffure à la Borghèse, comme une aristocrate russe de l’époque des tsars, Nina Hawi a séduit d’emblée l’auditoire en jetant son premier regard à sa fille, affectueux et professionnel, pour les premières mesures. Au clavier, Jane Hawi, la jeune accompagnatrice en jupon satinée sur gaze fuchsia, avec boléro de gitane noir et queue-de-cheval piqué d’une fleur au haut du front. «Vocce d’angelo» joliment modulée et port de reine avec un visage des personnages féminins du «quatro cento» encadré par des cheveux d’or annelés pour Nina Hawi qui chante, en russe, les impressions bucoliques et les tourmentes du cœur du volubile et lyrique compositeur de Schéhérazade. Des Champs jaunes toujours silencieux au Vent qui souffle, en passant par le Royaume de la rose et du vin, l’inspiration de Rimski-Korsakov, admirablement traduite par une chanteuse rompue au métier (et prof de chant de surcroît) et maîtrisant ses vibratos, a fait couler ses mélodies ondulantes et suaves. Dans le même registre, des intermittences du cœur et toujours dans la fougue passionnelle à la russe, sont les timbres veloutés de Dargomyjsky dévoilant des sentiments d’une douce violence. Interlude, un peu long pour un concert d’une cinquantaine de minutes, et voilà la tournée des saisons au clavier avec le plus cosmopolite des compositeurs russes, Piotr Ilitch Tchaïkovsky. D’Octobre à Juin, en passant par Avril et Mai, une palette de couleurs sonores allant de la mélancolie aux rêveries avec des dégradés de tonalités où se greffent méditations et esprit contemplatif. Un clavier sans virtuosité, tout en teintes et mesures calmes, sauf cette dernière Barcarolle au rythme un peu animé… Bonne accompagnatrice et pianiste sage, encore effacée, Jane Hawi a sans nul doute encore du temps pour confirmer ses talents en herbe qui ne manqueront pas de s’épanouir et de s’affirmer. Reprise avec le chant (en expression française bien «russsifiée») avec Gounod dans les méandres orientilsants d’une mélopée Arabe. Se succèdent ensuite une grave Élégie de Massenet, un vibrant Kalte de Sinding pour conclure en beauté, dans le sillage bel cantiste le plus absolu, soyeux et fluide de la Conocchia de Donizetti et, petit morceau de bravoure, en note d’orgue avec La mammoletta de Bollati. Bouquets de roses pour la mère et la fille qui tirent (dans un splendide sourire tissé de passion et de complicité pour la musique) la révérence à un petit cercle d’auditeurs ravis d’une prestation faite de talent et de charme. Edgar DAVIDIAN

Un attachant moment « bel cantiste », présenté par le Conservatoire national supérieur de musique, à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ), grâce à Nina Hawi, une mezzo-soprano qui a offert déjà plus d’une prestation à Beyrouth. La cantatrice est accompagnée au piano par sa fille, Jane Hawi, une adolescente de quinze ans, terminant ses études à Moscou et qui fait là sa...