Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Éclairage Le spectaculaire revirement américain vis-à-vis de la république islamique

L’Administration américaine, qui envisage désormais un enrichissement de l’uranium sur le sol iranien, a effectué un revirement spectaculaire ces derniers jours sur le dossier iranien, sous la pression des avancées technologiques de Téhéran. Une semaine après avoir offert à Téhéran des négociations directes approfondies, ce qui représentait déjà pour Washington un changement majeur de politique vis-à-vis de l’Iran, des sources diplomatiques à Vienne et Téhéran ont indiqué que les États-Unis seraient prêts désormais à accepter que les Iraniens enrichissent l’uranium sur leur propre sol. Le département d’État a refusé de commenter ces informations, les qualifiant d’« hypothétiques et théoriques », mais si elles se confirment, elles marqueront un autre revirement de taille pour les États-Unis. Washington présentait en effet jusque-là l’enrichissement en Iran comme une « ligne rouge » à ne pas franchir. En annonçant mercredi dernier que les États-Unis étaient prêts à participer directement aux négociations des Européens avec Téhéran, la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice avait posé comme condition une « suspension » des activités nucléaires controversées des Iraniens, sans parler d’un arrêt définitif. Selon l’entourage de Mme Rice, ce sont notamment les progrès technologiques réalisés par les Iraniens ces derniers mois qui ont conduit Mme Rice à changer d’avis sur un dialogue direct avec Téhéran. La chef de la diplomatie américaine, qui résistait jusque-là aux pressions des Européens de participer directement aux négociations avec Téhéran, a décidé de frapper un grand coup pour empêcher les Iraniens d’atteindre leur objectif annoncé de faire tourner 3 000 centrifugeuses d’ici à la fin de l’année, ont indiqué plusieurs hauts responsables américains s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. « Nous savions que nous avions cette carte à jouer, nous voulions la jouer au bon moment », a déclaré l’un d’eux, expliquant que Washington craignait de voir traîner en longueur les négociations sur une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, ce qui aurait laissé toute latitude aux Iraniens de poursuivre leurs recherches. « Le tournant fondamental a été lorsque l’Iran a retiré les scellés de l’usine (de retraitement) de Natanz en janvier. Depuis, ils ont clairement fait savoir qu’ils avaient l’intention de poursuivre l’enrichissement et la recherche », a indiqué à la presse un haut responsable du département d’État s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. La discrétion des responsables américains sur le « paquet » de mesures incitatives et dissuasives que les grandes puissances se sont accordées à présenter à Téhéran la semaine dernière à Vienne représente en elle-même un autre signe du changement d’attitude de Washington vis-à-vis de Téhéran. Le haut responsable américain, qui accompagnait Mme Rice à Vienne, a expliqué que Washington voulait ainsi laisser aux Iraniens « le temps de digérer (l’offre) au sein de leur propre système politique ». « Nous ne voulons pas leur donner une raison de dire “non” pour sauver la face », a indiqué un autre haut responsable pour expliquer cette marque de respect envers un régime que les États-Unis continuent de considérer comme soutenant le terrorisme. « Nous voulons que ça marche. Nous espérons qu’ils feront le bon choix », a affirmé un troisième responsable américain voyageant avec Mme Rice. Les responsables américains insistent sur leur volonté de régler la crise iranienne par la diplomatie. Mais il reste une chose sur laquelle ils n’ont pas changé d’avis : ils refusent d’exclure la possibilité d’une action militaire. « Le président garde toutes les options sur la table », aime à répéter Mme Rice.
L’Administration américaine, qui envisage désormais un enrichissement de l’uranium sur le sol iranien, a effectué un revirement spectaculaire ces derniers jours sur le dossier iranien, sous la pression des avancées technologiques de Téhéran.
Une semaine après avoir offert à Téhéran des négociations directes approfondies, ce qui représentait déjà pour Washington un...