La Jordanie n’est pas un pays de substitution pour les Palestiniens, affirme Abdallah II

«Si quelqu’un croit qu’il est possible de régler la question palestinienne aux dépens de la Jordanie, il devrait savoir que la Jordanie ne sera jamais une patrie de substitution pour quiconque », a déclaré le roi Abdallah II de Jordanie hier, à la veille d’une rencontre avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Le souverain hachémite s’est dit, dans une interview au quotidien israélien Yediot Ahoronot, « inquiet » des projets unilatéraux du dirigeant israélien sur le volet palestinien. M. Olmert ambitionne en effet de fixer, éventuellement de manière unilatérale, les frontières définitives d’Israël avant 2010. « Toute démarche unilatérale d’Israël m’inquiète franchement, car elle peut priver les Palestiniens de leurs droits légitimes, reconnus internationalement, à un État indépendant sur leur terre », a-t-il déclaré. « L’intérêt de la Jordanie prévaut sur tous les autres », a par ailleurs souligné le roi lors d’un discours à l’occasion de la remise de diplômes à des officiers de l’armée et de la police à l’Université Mouta, au sud de Amman. « Nous savons que certains cherchent à porter atteinte à ce pays ou à perturber les relations entre les deux peuples frères, les Jordaniens et les Palestiniens », a-t-il dit. « Ceux-là et ceux qui les soutiennent doivent savoir que les relations jordano-palestiniennes sont sacrées et historiques », a-t-il ajouté. Amman a annoncé en mai l’arrestation de 20 activistes présumés du mouvement islamiste palestinien Hamas accusés d’avoir voulu perpétrer des attaques en Jordanie. Le Hamas, à la tête du gouvernement palestinien après sa victoire aux législatives de janvier, a nié ces accusations. Le roi Abdallah II de Jordanie a entamé hier une visite de deux jours en Arabie saoudite pour des entretiens sur la situation au Proche-Orient.