Auschwitz, musée de l’horreur

De tous les sites historiques de Pologne, les anciens camps de concentration nazis d’Aushwitz et de Birkenau restent ceux qui vous bouleverseront profondément. D’où qu’on vienne, visiter ces monuments incontournables de l’histoire récente de l’humanité, ultracélèbres de par le monde, demeure une expérience chargée d’émotions, qu’on vit toujours de manière personnelle, seul, dans le silence qui s’installe au sein des groupes, face aux abysses de la cruauté humaine. Et de se souvenir que c’est là que, de 1939 à 1942, des milliers de Polonais de tous bords, avec un seul point commun qui est de ne pas plaire aux nazis, ont été traînés et torturés. Et c’est là que des centaines de milliers de juifs de tous les pays européens seront les victimes de la « solution finale » menée par les lieutenants de Hitler. Dans le musée aménagé à l’intérieur des bâtiments de toute évidence austères d’Auschwitz, rien n’a été laissé au hasard pour vous faire revivre les derniers jours des victimes et vous faire saisir l’ampleur du crime. De multiples photos d’époque, prises par les officiers SS, montrent des populations arrivant au camp bagages en main, sans aucune résistance, bercées par les illusions de leurs bourreaux. Seuls trois clichés, probablement pris par des prisonniers au péril de leur vie, montrent la violence réellement exercée en ce lieu. Mais rien ne vous prépare à la vue des cheveux, chaussures, lunettes, valises, objets de toutes sortes des victimes, retrouvés sur place après la libération, et exposés aujourd’hui dans des salles qui leur sont réservées. Ils matérialisent aux yeux du visiteur ému des milliers de vies brisées depuis plus de 60 ans. La descente vers les cellules individuelles de torture et vers les « douches-chambres à gaz », suivies des fours crématoires, ressemble à une descente aux enfers. Une bonne occasion de méditer sur l’absurdité et l’horreur des crimes contre l’humanité, et de se demander pourquoi ils se perpétuent.