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CONCERT - Elle donne une soirée unique demain, dimanche 4 juin, au Music-Hall (Starco) à 21h Camille enroule et déroule ses fils musicaux

Dimanche soir, et pour une soirée unique, la nouvelle venue à la chanson française, prénommée Camille, mêle et entremêle tous les genres musicaux. Une soirée bien ficelée au Music-Hall (Starco) que seule l’héritière du fil (d’Ariane) est capable de proposer au public. « Les perles ne font pas le collier, c’est le fil », dit Flaubert. Camille, jeune interprète de vingt-sept ans, l’a bien prouvé. Après avoir collaboré avec de grands noms du jazz, du rock et de l’électro, entre autres Magic Malik, Sébastien Martel, et assuré les chœurs sur la totalité de l’album de Franck Monet, Au grand jour, ainsi que sur Lilith et Parfum d’Acacia de Jean-Louis Murat, la chanteuse sort deux albums solo. Le premier, très intimiste et intitulé Le sac des filles (2002), est très vite suivi par Le fil (2005), sorte d’ouvrage extraterrestre qui propose un univers dont les seuls rythmes et percussions sont signés Camille. Avec deux Victoires de la musique à son actif (album révélation et artiste révélation de scène, en 2006), l’artiste, revêche et farouche, rebelle et créative, avare de mots mais généreuse de musique, parvient à s’évader et à tisser sa propre toile loin de toutes les conventions. Musique sans nom ni pays Ludique, folko, barjo, mais tellement fragile, tout comme ce fil qu’elle dessine d’un feutre sur le visage et qu’elle tend au public, Camille réinvente les mots et redécouvre des vibrations venues d’ailleurs. « Mon amour pour les mots s’est greffé sur mes influences musicales, en particulier la soul des années 70 et le folk des années 60, 70, dira-t-elle. Petite et ado, je n’écoutais pas de chansons françaises. Ce n’est que plus tard que j’ai eu le coup de cœur pour les chansons pop des années 30 et 40. » Qu’on ne s’avise surtout pas d’invoquer devant elle des influences, de suggérer des écoles ou de lui accoler des étiquettes, elle risquerait de bouder et de faire la moue. Les palmarès et les comparaisons, elle n’en a cure. À tous ces clichés, elle oppose une honnêteté et une sincérité à toute épreuve. Selon Camille, tout artiste a un héritage, à lui de savoir le transmettre à sa manière. Aujourd’hui, le verbe haut et le «bourdonnement» persistant, elle revendique avec beaucoup d’aplomb une liberté de gestes à la Nougaro, de textes à la Prévert et de sons à la Björk. «C’est une sorte de libération de me retrouver aujourd’hui sur scène selon des règles que j’ai moi-même écrites», confie-t-elle. Et d’ajouter plus loin : «Pour qu’une musique me touche, il faut qu’elle m’interpelle physiquement.» C’est au bout de recherches continues d’une certaine sensualité ou d’une fièvre, retrouvées dans la soul américaine chez Marvin Gaye et Ray Charles, que Camille est parvenue à créer des ouvrages «organiques». Que du plaisir! Tel un jeu, la jeune chanteuse s’amuse à tirer puis à lâcher ce fil. « L’essentiel, c’est de ne pas le perdre, avoue-t-elle. J’ai pris mon souffle, j’ai choisi une note et je l’ai tendue comme une élastique. Martin m’a hissée haut, Mattew m’a tendu un balancier. J’ai chanté dessus, dessous le fil. J’ai fait le funambule, la contorsionniste. » Sur des sons répétés, des tapements de mains, des rythmes syncopés ou des onomatopées gutturales, de fil en aiguille, Camille entraîne le public dans son univers fabuleux. Colette KHALAF
Dimanche soir, et pour une soirée unique, la nouvelle venue à la chanson française, prénommée Camille, mêle et entremêle tous les genres musicaux. Une soirée bien ficelée au Music-Hall (Starco) que seule l’héritière du fil (d’Ariane) est capable de proposer au public.

« Les perles ne font pas le collier, c’est le fil », dit Flaubert.
Camille, jeune interprète...