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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Accusés, levons-nous tous Le jour où, comme Walid Joumblatt et Marwan Hamadé, tous nos députés feront l’objet d’un mandat d’amener de la part des autorités syriennes, ce jour-là nous fêterons réellement notre indépendance. Parce que ce jour-là, nos 128 représentants auront d’une même voix haute et forte réclamé ce que l’écrasante majorité des Libanais désire, à savoir la désyrianisation complète et définitive de notre État. Ils auront tous mis un holà ferme à cette obsession « fraternelle » de vouloir nous annexer à un régime qui ne devrait même plus exister. Ils seront tous revenus à leur conscience, ils auront mis de côté leurs intérêts pour se joindre à une demande légitime et élémentaire à laquelle toute nation a droit et qui n’est autre que la reconnaissance de sa souveraineté. Ils auront non seulement défendu leurs confrères contre cette aberration juridico-politique, mais ils se seront eux aussi rendus courageusement coupables pour incitation au changement de cette dictature qui constitue véritablement un danger énorme pour notre régime démocratique traditionnel. Ce jour-là, les citoyens les consacreront héros nationaux et à leurs côtés, ils s’inscriront volontairement au banc des accusés pour célébrer enfin le vrai retour à la liberté. Claude ASSAF Qui est coupable ? Qui donc est coupable du double attentat de Saïda ? Deux possibilités : la piste syrienne, parce que cela leur permettrait de défendre la thèse du maintien de l’armement de leurs alliés, l’État étant dans l’incapacité de garantir la sécurité des citoyens. Ensuite el-Qaëda, cette formation ayant déjà, en décembre dernier, procédé à des tirs de roquettes contre le nord d’Israël pour provoquer un embrasement général et déstabiliser le Liban puis la Syrie. Mais j’en veux au gouvernement et au Premier ministre qui, en dénonçant la culpabilité d’Israël, ont admis d’une part l’impossibilité pour l’État d’imposer la sécurité et tacitement permis à ces groupes de riposter à l’attaque. C’était le piège à éviter. Il reste que l’armée aurait dû être envoyée au Liban-Sud. Cette armée doit contrôler les armes palestiniennes à l’intérieur et à l’extérieur des camps. Sur un tout autre plan, je félicite L’Orient-Le Jour pour l’article relatif à une fillette sauvée il y a 21 ans à la suite d’un attentat (édition datée du samedi 27 mai 2006). Il est plus que temps que les Libanais exorcisent les démons de la guerre et qu’ils acceptent leur histoire, qu’elle soit triste ou heureuse. Dans le cadre du devoir de mémoire, les journaux mettent en avant les actions passés de ces héros anonymes de la guerre qui, au lieu de tuer, allaient sauver des vies en tant que volontaires de la Croix-Rouge, médecins, chirurgiens se déplaçant au mépris des bombes, ou encore simple anonymes. François EL-BACHA Place au football La Coupe du monde de football arrive et déjà les fièvres partisanes se réveillent. Officiellement, il n’y a, pour les Libanais, que quatre équipes en compétition : l’Allemagne, le Brésil (qui se targue d’avoir une équipe hautement expérimentée et qualifiée), l’Argentine et l’Italie. Dommage qu’il n’y ait pas chez nous des bookmakers. Nous aurions bien rigolé. Bref, mes chers compatriotes en sont venus au fait d’oublier qu’il y a 32 autres équipes en lice pour le titre. Esprit sportif, fair-play ? Nous semblons oublier que ces mots existent. D’ailleurs ont-ils, à la base, jamais existé ou bien s’agit-il d’une invention due à certains esprits malveillants qui ne comprenaient rien au sport ? Dans les flots de drapeaux allemands, brésiliens, italiens et argentins, j’ai vu l’autre jour, comme une aiguille dans une botte de foin, un drapeau français et un drapeau espagnol. En fait, la Coupe du monde a ceci de positif, qu’elle met de la couleur dans nos rues (autres que le rouge et l’orange, je veux dire). Cela crée une atmosphère de gaieté et nous donne 20 jours de changements. Nos émotions ne varient plus en fonction des humeurs de nos politiciens, mais du jeu de jambes de Ronaldo, Inzaghi, Zidane, Figo, Raul, Batistuta, Pauleta et autre Ronaldinho. Jean-Paul MOUBARAK Samir Kassir : un an déjà Une année s’est déjà écoulée depuis votre assassinat. En ce premier et triste anniversaire, les reportages sur votre personne et l’œuvre que vous avez si passionnément accomplie pour le Liban, et pour nous autres étudiants, foisonnent. Tous ceux que vous avez connus évoquent les souvenirs pour ressusciter une image rassurante de vous. Nous ne vous avons pas oublié. Bien au contraire, vous nous manquez. Personne ne veut se rappeler cet effroyable instant vécu le 2 juin 2005, vers 10h45, quand le temps s’est arrêté et que nous avons eu le souffle occupé car on venait de nous enlever Samir Kassir. L’ironie du sort a fait que l’attentat s’est déroulé devant le magasin d’un fleuriste qui a pour enseigne : « Tulipe noire ». Or curieusement, la tulipe est le symbole à la fois de l’orgueil et de la timidité. Et il se trouve que ce sont là deux facettes opposées de votre personnalité. Étrangement, dans une dédicace que vous m’avez laissée dans un de vos ouvrages, vous aviez écrit : « En espérant qu’au bout de votre route, les temps auront changé. » Quelle coïncidence que ce livre n’était autre que vos Considérations sur le malheur arabe ! Aujourd’hui, c’est un vrai malheur que nous revivons, et hélas les temps n’ont pas vraiment changé. Pourtant, nous nous devons tous de partager votre espérance et toutes les connaissances et qualités que vous nous avez léguées. Nouchka BOUSTANY NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
Accusés, levons-nous tous

Le jour où, comme Walid Joumblatt et Marwan Hamadé, tous nos députés feront l’objet d’un mandat d’amener de la part des autorités syriennes, ce jour-là nous fêterons réellement notre indépendance.
Parce que ce jour-là, nos 128 représentants auront d’une même voix haute et forte réclamé ce que l’écrasante majorité des Libanais...