Rechercher
Rechercher

Actualités

Cinéma - Très attendu, le dernier film de Sofia Coppola a été hué par les spectateurs À Cannes, « Marie-Antoinette » vacille sur son trône

Un des films les plus attendus du Festival de Cannes, Marie-Antoinette de la réalisatrice américaine Sofia Coppola, a raté son entrée en compétition hier, avec des huées à l’issue de la première projection de presse. La réaction de la salle, à l’issue des deux heures de projection, a été une des plus négatives depuis le début du Festival, et plus hostile par exemple qu’à la fin de la projection du Da Vinci Code. « Il vaut mieux obtenir une réaction tranchée de gens qui aiment soit beaucoup, soit pas du tout, le film plutôt qu’une réponse tiède », a commenté la réalisatrice en conférence de presse, couvée de l’œil par son père, Francis Ford Coppola, légèrement en retrait. Marie-Antoinette, dont le rôle principal est tenu par Kirsten Dunst et qui a été en partie tourné à Versailles, dépeint la dernière reine de France comme une adolescente arrachée à son environnement viennois, jetée en pâture à une cour dont elle ignore tout du protocole. Délaissée par son mari, un Louis XVI timide et falot, mise sous pression pour lui donner un héritier alors que leur mariage tarde à être consommé, cette reine « punkette » tente néanmoins de vivre ses émois à travers les fêtes et les excès propres à la jeunesse, et aussi ses séances de coiffeur ou du « shopping » avant l’heure avec ses dames de compagnies. Car Marie-Antoinette, dans la forme comme le fond, revendique des résonances contemporaines. Formellement, cette œuvre est un objet pop, dans ses couleurs (inspirées de celles des innombrables gâteaux qui font les délices de la cour de Versailles) et certains de ses acteurs (Asia Argento, Marianne Faithfull, Steve Coogan). Et bien sûr dans sa bande originale anachronique, largement composée de morceaux néoromantiques des années 80 ou de musiques rock (The Cure, Gang of Four, Bow Wow Wow, New Order...). Sur le fond, Sofia Coppola a voulu décrire des adolescents qui vivent leur transition vers l’âge adulte, un thème intemporel même s’il s’agit là d’adolescents qui président à la destinée de la France. Ce film synthétise les thèmes qui sous-tendaient les deux premiers longs-métrages de la réalisatrice de 35 ans : la quête adolescente de Virgin Suicides et l’inadaptation d’un personnage transporté dans un environnement étranger, voire hostile de Lost in Translation. Mais de l’avis d’une bonne part des festivaliers, ce bel objet manque de la profondeur des deux films précédents, salués en leur temps par la critique. Ce sont d’ailleurs peut-être les grosses attentes suscitées par ces deux premiers films qui expliquent en partie l’accueil déçu de Marie-Antoinette lors de sa première projection de presse. « Dans mes trois films, on retrouve des jeunes filles qui cherchent leur chemin, et on peut voir celui-ci comme le dernier chapitre des trois », a affirmé Sofia Coppola. Mais à Cannes comme à la Bastille il y a deux siècles, la reine de France a trouvé le petit peuple sur sa route. Le deuxième film présenté en compétition hier était La raison du plus faible, du Belge Lucas Belvaux, à mi-chemin entre polar noir et comédie sociale et dont les héros sont des ouvriers au chômage. « Faire du cinéma, ça permet de parler d’humain (...). On a tendance à avoir peur au cinéma du frontal, du discours qui s’assume... À un moment, il faut dire les choses, même si on se trompe. Le cinéma le permet », estime Belvaux, selon qui « le cinéma peut être un porte-voix ». Aujourd’hui, Cannes accueille en compétition Indigènes, de Rachid Bouchareb, qui rappelle le rôle de l’armée d’Afrique pendant la Deuxième Guerre mondiale, et L’ami de la famille, de l’Italien Paolo Sorrentino.

Un des films les plus attendus du Festival de Cannes, Marie-Antoinette de la réalisatrice américaine Sofia Coppola, a raté son entrée en compétition hier, avec des huées à l’issue de la première projection de presse.
La réaction de la salle, à l’issue des deux heures de projection, a été une des plus négatives depuis le début du Festival, et plus hostile par...