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Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE - « Sizwe Banzi est mort » au Monnot demain vendredi 26, samedi 27 et dimanche 28 mai à 20h30 Un théâtre « immédiat » pour Peter Brook

Peter Brook, un nom prestigieux du monde des planches, une référence dans le théâtre moderne, une institution dans la dramaturgie contemporaine, une œuvre plurielle qui traite aussi bien au cinéma qu’aux feux de la rampe en passant par l’écriture l’art plastique et la musique. Le théâtre Monnot présente, les 26, 27 et 28 mai, «Sizwe Banzi est mort» d’Athol Fugard, John Kant et Winston Ntshona (adaptation française de Marie-Hélène Estienne) dans une mise en scène de Peter Brook qui, pour des raisons de santé, ne sera hélas pas présent à Beyrouth. Pleins feux, par une conversation téléphonique à distance, sur l’un des metteurs en scène les plus célèbres du monde et qui a toujours suscité les commentaires, les réactions et les débats les plus passionnés. Dans sa quête de l’authenticité théâtrale, ce polyglotte et infatigable voyageur a monté des pièces dans de très nombreux pays et conduit ses recherches avec des acteurs appartenant aux civilisations les plus diverses. Né le 21 mars 1925, Peter Brook appartient à une famille londonienne très aisée et très cultivée d’origine russe. Après des études à Oxford, il manifeste très tôt un vif intérêt pour de multiples activités artistiques (cinéma, théâtre, littérature, opéra, arts plastiques et musique) et il n’a que dix-sept ans, l’âge où pourtant on n’est pas très sérieux comme dit Rimbaud, lorsqu’il triomphe dans son premier spectacle dramatique de Marlowe, The Tragical History of Dr Faustus ! À vingt ans, il récidive dans son succès avec une très intéressante mise en scène de La machine infernale de Jean Cocteau. Par ailleurs, au septième art, il s’illustre avec éclat avec Moderato cantabile en 1960 et Le seigneur des mouches en 1963. Puis le chapelet de succès, du théâtre au cinéma, en passant par l’opéra va croissant. À titre de rappel seulement, dans ce long parcours du combattant de l’art moderne et codirecteur du Royal Shakespeare Theatre : Roméo et Juliette, Peines d’amour perdues, Titus Andronicus, Roi Lear, Songe d’une nuit d’été, Timon d’Athènes, Les Iks, La conférence des oiseaux, La cerisaie, La tempête, Marat/Sade, Mahabharata, La tragédie de Hamlet, La bohème Boris Goudounov, Salomé, Les noces de figaro, Evgueni Oneguine, Don Giovanni… Des comédiens qui ont une âme… Éclectisme et besoin de changement sont les maîtres-clés d’une riche production polymorphe qui s’échelonne sur plus de soixante-trois ans de labeur et de quête. Pourtant, la faveur de Peter Brook va aux œuvres violentes, car il recherche une forme résolument moderne susceptible de redonner au théâtre la nécessité qu’il a perdue. Recherche qui veut atteindre une sorte de réalisme total dans lequel le jeu même crée un objet qui se suffit à lui-même. « Un comédien, dit Brook, est quelqu’un qui a en lui une profonde humanité et il veut parler à travers son corps et ses moyens. Il doit avoir les moyens techniques pour s’exprimer et, bien entendu et par conséquent, il doit être habile. Les acteurs se divisent en deux catégories : ceux qui ont la virtuosité et ceux qui ont une âme. Je cherche les gens qui ont la capacité de jouer, ceux qui ont une âme pour la prêter au personnage et ne sont pas là pour être seulement brillants… » Il est évident que, pour Peter Brook, l’acteur est créateur au même titre que l’auteur, et son art de la mise en scène est fondé surtout sur une recherche collective passionnée où l’improvisation joue un rôle prépondérant. Théâtre complet au sens « élisabéthain » du terme, il s’agit là d’un événement rassemblant tous les aspects de notre temps. Avec Sizwe Banzi est mort, le public est confronté à l’histoire de la rencontre d’un photographe nommé Styles et d’un homme, Sizwe Banzi, que la dureté de la vie a contraint à renoncer à son identité. Il vit sous un autre nom, utilisant l’identité d’un mort : Sizwe Banzi était mort ! L’action suit les détails de la vie dans les townships, ces bidonvilles où la désespérance, odieuse et sans fond, est un banal lot quotidien… Un texte, deux comédiens et un grand metteur en scène, est-ce qu’on peut parler d’un théâtre pauvre ? Et Brook d’expliquer : « On vient ici pour rentrer dans une situation humaine ; c’est la recherche de l’être humain… Comment un individu aujourd’hui, avec toutes les influences contraires de la planète, peut-il trouver la possibilité d’affronter cette situation d’une manière juste et digne ? Dans le théâtre, il faut être pratique. On ne recherche ni la richesse ni la pauvreté. Ici les moyens sont simples. Je préfère parler de la simplicité. On ne cherche pas à faire de la décoration. La décadence commence quand on s’attache davantage à l’ornementation qu’à la profondeur du sens… Je parlerais plutôt d’un théâtre immédiat. Tout de suite, maintenant et le théâtre passe… » Edgar DAVIDIAN
Peter Brook, un nom prestigieux du monde des planches, une référence dans le théâtre moderne, une institution dans la dramaturgie contemporaine, une œuvre plurielle qui traite aussi bien au cinéma qu’aux feux de la rampe en passant par l’écriture l’art plastique et la musique. Le théâtre Monnot présente, les 26, 27 et 28 mai, «Sizwe Banzi est mort» d’Athol Fugard,...