Changes et Bourses La Bourse de Beyrouth en nouvelle baisse de 1,17 %

La Bourse de Beyrouth a continué de battre en retraite, les opérateurs craignant toujours l’impact négatif de toute dégradation de la situation politique sur le climat d’investissement dans le pays. Le maintien de la manifestation prévue pour aujourd’hui contre les projets de réforme financière du gouvernement et le rejet des appels du Premier ministre au dialogue sont venus tous les deux confirmer l’intention prêtée à l’opposition d’obtenir la chute du cabinet et de faire plonger le pays dans le chaos. Dans ce contexte, il n’est guère surprenant que les pressions s’intensifient sur le marché des valeurs mobilières, incitant plusieurs intervenants à se débarrasser de certaines actions par précaution. Solidere a donc continué à payer les frais de cette conjoncture défavorable à ses projets promotionnels. En effet, les actions A et B de cette société, qui avaient atteint le seuil de 23 $ il y a une semaine, ont été orientées vers la barre des 22 $ hier avec des pertes allant de 1,11 % à 1,82 % respectivement. Les valeurs bancaires étaient également pour la plupart en baisse, à l’exception des actions ordinaires de la Bank of Beirut (+0,73 %). Cela étant, les actions ordinaires, préférentielles et prioritaires de la Byblos Bank ont dû reperdre respectivement 0,40 %, 3,84 % et 0,39 % ainsi que les certificats GDR de la Bank Audi (-0,65 %). Il en est de même du cimentier Holcim qui a abandonné 3,81 % et des parts du Beirut Golden Income (-0,27 %). En effet, l’indice BLOM des valeurs libanaises a cédé davantage du terrain, affichant 1 546,15 points, en nouvelle baisse de 18,33 points ou 1,17 %. Ce mouvement s’est produit dans des échanges peu nourris, portant sur 291 359 titres d’une valeur de 4 772 220 $, dont 183 963 actions A et B de Solidere d’une valeur de 4 088 178 $, contre 13 525 853 titres d’une valeur de 138 605 560 $, dont 13 119 545 actions de la BLC Bank d’une valeur de 133 819 545 $ et 149 698 actions A et B de Solidere d’une valeur de 3 364 238 $, la veille. Les Bourses européennes ont terminé en hausse hier, sur fond d’espoir que la BCE s’abstiendrait à relever son principal taux directeur à plus de 2,5 % le mois prochain. À cela aurait contribué le recul-surprise de 2,4 % de la production industrielle allemande en mars sur février, laissant craindre un ralentissement conjoncturel peu propice à tout durcissement monétaire. La tendance de la Bourse de New York était contrastée hier à la veille de la réunion de la Fed qui pourrait relever son principal taux directeur aujourd’hui de 4,75 % à 5 % pour la dernière fois cette année. Cette perspective, qui a été largement anticipée, n’a eu aucun effet négatif sur Wall Street dont la tendance s’est un peu ressentie de la remontée du pétrole et de la baisse de 0,4 % des ventes des chaînes de magasins la semaine dernière. Mais la révision par GM de ses résultats du 1er trimestre en hausse lui a finalement apporté un certain soutien, contrairement à l’avertissement lancé par Dell sur ses résultats qui a pesé sur la Bourse électronique Nasdaq. Le dollar à nouveau sous pression Sur les marchés des changes, le dollar a évolué hier près de ses plus bas niveaux depuis un an face à l’euro, les opérateurs craignant que le relèvement aujourd’hui par la Fed de son taux directeur à 5 % soit le dernier dans la série des hausses qui avait commencé en juin 2004. Par ailleurs, le billet vert a souffert des conjectures selon lesquelles le Trésor américain, qui va publier aujourd’hui son rapport semestriel sur les changes, pourrait accuser la Chine de « manipuler » le yuan pour l’inciter à le réévaluer, comme ce fut le cas en juillet 2005. Élie KAHWAGI