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Terrorisme - Le Français promet à l’Amérique que ses frères d’el-Qaëda reviendront Moussaoui condamné à la prison et au silence à vie

Le Français Zacarias Moussaoui a été condamné hier à la réclusion à perpétuité et à l’isolement, après s’être exprimé pour la dernière fois en public, promettant à l’Amérique que ses frères d’el-Qaëda reviendront. «Vous êtes condamné à la prison à vie sans possibilité de libération », lui a dit la juge Leonie Brinkema du tribunal fédéral d’Alexandria (Virginie, Est), respectant ainsi le verdict de jury qui s’était prononcé, mercredi, contre la peine de mort. L’audience a duré un peu moins de 45 minutes, mettant un terme à quatre ans et demi de procédure dans l’affaire « États-Unis contre Zacarias Moussaoui ». Il s’agissait là du premier procès aux États-Unis en lien avec les attentats du 11-Septembre. Moussaoui, 37 ans et membre d’el-Qaëda, interpellé trois semaines avant le 11-Septembre dans le nord des États-Unis où il prenait des cours de pilotage, avait plaidé coupable en 2005 de complicité avec les auteurs de ces attaques qui ont fait près de 3 000 morts. Avant sa prise de parole, trois proches de victimes ont été autorisés à s’avancer derrière le pupitre central, normalement réservé aux avocats et aux procureurs, et à s’exprimer en regardant le Français droit dans les yeux. « Je veux que vous sachiez M. Moussaoui que vous avez détruit ma vie, ma carrière, et emporté la personne qui comptait le plus dans ma vie », a notamment dit la veuve d’une victime, Rosemary Dillard. En combinaison verte de prisonnier assis sur sa gauche, le condamné l’a écoutée sans manifester d’émotion. « Pour vous, je ne ressens que du dégoût », a-t-elle conclu. La juge a ensuite demandé à Zacarias Moussaoui s’il avait quelque chose à ajouter. « Oui », a-t-il répondu. « J’ai détruit une vie et elle a perdu un mari », a-t-il dit en anglais, en s’adressant à Mme Dillard. « Peut-être qu’un jour elle pourra penser à tous les gens dont la vie a été détruite par la CIA », l’agence de renseignement américaine, a-t-il ajouté en évoquant ironiquement une organisation « peace and love » (de paix et d’amour). « Votre hypocrisie est incroyable », a-t-il continué, avant que la juge lui rappelle qu’il ne pouvait faire de déclarations politiques dans l’enceinte du tribunal. « Que Dieu sauve Oussama Ben Laden. Vous ne l’attraperez jamais! », a-t-il encore lancé, puis « Amérique, tu n’écoutes pas ! Nous reviendrons un autre jour. »Avant de quitter la salle, il a promis qu’il serait « libre » un jour, preuve de son appartenance à l’armée des « soldats de Dieu ». Le Français doit désormais être incarcéré dans une prison de haute sécurité du Colorado (Ouest), où vivent quelque 400 détenus, considérés comme les plus dangereux des États-Unis. Il y sera coupé du monde, lui a garanti la juge. « Vous n’aurez plus jamais l’occasion de vous exprimer, et cela me semble une conclusion juste et appropriée », a-t-elle dit au Français, avant de citer le poète américain T.S Eliott, pour lui assurer que sa mort se produirait « dans un gémissement ». À Paris, l’avocat de la mère de Moussaoui, Patrick Baudouin, a indiqué qu’il tenterait d’obtenir le rapatriement de Moussaoui en France même s’il estime « quasi nulles » les chances d’une telle issue. Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a indiqué que ses services continueraient « à rester très attentifs à la situation de M. Zacarias Moussaoui ». Le Français a quitté pour la dernière fois le tribunal dans un convoi digne d’une personnalité, comprenant trois véhicules 4x4 noirs escortés par deux voitures de police, toutes sirènes hurlantes.
Le Français Zacarias Moussaoui a été condamné hier à la réclusion à perpétuité et à l’isolement, après s’être exprimé pour la dernière fois en public, promettant à l’Amérique que ses frères d’el-Qaëda reviendront.
«Vous êtes condamné à la prison à vie sans possibilité de libération », lui a dit la juge Leonie Brinkema du tribunal fédéral...