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Un « général du front social » à la tête de la Défense

Le numéro un travailliste Amir Peretz est le premier dirigeant syndicaliste à accéder au poste de ministre de la Défense, un portefeuille-clé traditionnellement attribué à d’anciens généraux. M. Peretz, un social-démocrate de 54 ans, est l’ancien patron de la centrale syndicale Histadrout. Issu d’un milieu populaire, il a créé la surprise en remportant en novembre les primaires du Parti travailliste face à Shimon Peres, figure historique du parti, écrasant ses autres rivaux, tous d’anciens généraux. Né au Maroc, il est le premier sépharade (juif oriental) à conduire à des élections le Parti travailliste, qui a régné sans partage sur le pays depuis sa création en 1948 jusqu’à l’arrivée au pouvoir du Likoud (droite nationaliste) en 1977. Engageant une campagne résolument sociale lors des législatives du 28 mars, il est parvenu à éviter un nouveau désastre électoral pour un parti en perte de vitesse depuis plusieurs années. Appelé à se joindre à un gouvernement de coalition, Amir Peretz briguait le poste de ministre des Finances, pour appliquer son programme de réformes sociales. Il s’est toutefois heurté à une fin de non-recevoir de M. Olmert. Paradoxalement, cet homme qui a pour toute expérience militaire son service dans l’armée, se retrouve au poste-clé de ministre de la Défense, sans l’aide d’un vice-ministre plus familier des questions militaires. Sa nomination a d’ailleurs été assez mal acceptée par l’opinion, selon un récent sondage selon lequel 76 % des Israéliens la désavouent contre seulement 21 % qui l’approuvent. Mais ces critiques n’impressionnent pas Amir Peretz qui, lors de la dernière réunion du comité central travailliste, s’était livré à une attaque moqueuse sans précédent contre l’establishment militaire. « La révolution sans pareille survenue au sein du Parti travailliste est qu’aujourd’hui un général du front social va occuper le poste de ministre de la Défense et que les généraux brûlent de s’occuper de questions sociales », a-t-il ironisé. Sur le dossier palestinien, Peretz est considéré comme une « colombe ». À la veille du scrutin, il a affirmé qu’il « ne participerait à aucune coalition avec le Likoud et la droite nationaliste même si cela pouvait lui permettre de devenir Premier ministre ». Partisan du dialogue, il est jusqu’ici le seul leader politique israélien à avoir rencontré le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas avec lequel Israël a pratiquement coupé les ponts depuis la victoire du Hamas aux dernières législatives. Peretz a pourtant grandi à Sderot, une ville pauvre du sud d’Israël, cible régulière des roquettes tirées par des Palestiniens à partir de la bande de Gaza.
Le numéro un travailliste Amir Peretz est le premier dirigeant syndicaliste à accéder au poste de ministre de la Défense, un portefeuille-clé traditionnellement attribué à d’anciens généraux.
M. Peretz, un social-démocrate de 54 ans, est l’ancien patron de la centrale syndicale Histadrout. Issu d’un milieu populaire, il a créé la surprise en remportant en novembre...