Snow, homme du sérail politique et médiatique, portera la parole du président US

Tony Snow, le nouveau porte-parole de la Maison-Blanche, est un homme du sérail, républicain de longue date, conservateur convaincu et commentateur politique vedette sur la chaîne Fox News. Tony Snow, 50 ans, sera le premier journaliste depuis 30 ans à prendre le poste périlleux de porte-parole depuis Ron Nessen, un journaliste de NBC nommé par le président Gerald Ford, soulignait le Washington Post hier. Snow a commencé sa carrière dans des journaux locaux avant de devenir éditorialiste dans le très conservateur Washington Times. En 1996, il entre au service de la chaîne conservatrice Fox News, qui appartient au magnat Rupert Murdoch, dont il anime plusieurs émissions politiques. Son parcours de républicain l’a également amené à connaître la vie politique de l’intérieur, quand, entre 1991 et 1993, il fut le principal rédacteur des discours officiels du président George H. Bush père puis un des responsables du département de la communication du président. Mais sous un visage lisse de fils de bonne famille, se cache un tempérament qui peut se montrer parfois insolent. La presse américaine relevait d’ailleurs avec délices hier matin toutes les petites phrases récemment prononcées par Snow sur des sites Internet ou dans des émissions télévisées contre le président Bush : « M. Bush, avec son conservatisme affiché, est devenu un sujet d’inquiétude parmi les républicains », ou « M. Bush déteste répondre à ses adversaires, il pense que c’est dégradant pour lui (...), il a tendance à être entêté », ou encore « Aucun président n’a paru aussi longtemps impuissant à défendre ses pouvoirs présidentiels et ses prérogatives ». Né et élevé dans le Midwest, (Kentucky et Ohio), Snow est diplômé de philosophie et d’économie, et après une brève carrière de professeur, il s’est orienté vers le journalisme où il a acquis une réputation d’homme qui ne mâche pas ses mots. Opéré d’un cancer du côlon en 2005, M. Snow, père de trois enfants, a eu le feu vert de ses médecins pour prendre ce poste qui nécessite un travail acharné. Cette tâche lui donnera peut-être des aigreurs d’estomac, mais pas un nouveau cancer, a plaisanté un de ses médecins, rapporte le Washington Post.