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Actualités

EN LIBRAIRIE Des livres à l’heure du printemps

Comme un souffle du printemps, les livres s’épanouissent en devantures des librairies. Un flot d’ouvrages. Écrits aussi bien en français qu’en arabe. De l’étranger et du pays du Cèdre. Des écrits qui témoignent, avec vitalité, de l’énergie inépuisable d’aller de l’avant. Malgré les rêves déçus, le désespoir, les revers, la rage de faire du surplace, malgré une situation sociale d’une grande noirceur. «Portraits», de Marlène Khalifé (Raidy Printing Press – 479 pages) Une mosaïque de visages connus du public libanais, aussi bien en politique que dans le monde de l’art, de la littérature et de la culture. Marlène Khalifé s’est attachée, en journaliste accomplie, à présenter ce riche patchwork littéraire de Portraits traçant presque toute l’histoire libanaise dans sa complexe multiplicité. Mais il s’agit surtout d’une lumière inédite, à travers de courtes et pertinentes pages mêlant présentation et réflexion, en arabe, sur de nombreuses personnalités du gotha libanais et des figures de proue de ceux qui font (ou ont fait) l’événement au pays du Cèdre et parfois dans le monde arabe. Avec des aspects inconnus de leur lutte et leur combat pour un idéal de vie meilleure. Il est vrai que la liste «portraiturée», du côté de la scène politique, dépasse de loin ceux qui s’adonnent au culturel ou au social. Toujours est-il qu’il y a là, d’Albert Moukheiber à Nasser el-Saïdi, en passant par Nohad Souhaid, Walid Joumblatt, Najah Wakim, Tammam Salam et Kamel el-Assaad (vingt-six figures au total), pas mal de poncifs, mais aussi des surprises… Du côté lever de rideau art et culture, vous croiserez au fil des pages les silhouettes d’Élie Saab, Michel Hayeck, Émily Nasrallah, Raymond Gebara, Antoine Moultaka, Leila Osseirane et Abdel-Rahman el-Bacha. Entre dés, aiguilles et fils de soie, tapages dramaturgiques, romans inspirés, voyance extraterrestre ou grappes de notes sur un piano habité de féerie, la plume de Marlène Khalifé, toujours alerte et fine, reste une bonne introduction à tous ceux qui veulent en savoir plus sur certaines figures marquantes ou notoires de la politique ou de la culture libanaise. «Bikhiffat el-Kamar Yahwa», de Nada el-Hage (Dar an-Nahar – 96 pages) Poursuivant sa quête du mot, de l’amour et de la spiritualité, Nada el- Hage, fille du poète Ounsi el-Hage, s’installe définitivement en terre du Parnasse. Elle dit qu’elle ne peut pas vivre sans écrire de la poésie… Voilà son sixième recueil, absolument identique aux précédents dans son rythme, son souffle et son inspiration. Elle publie (en collaboration avec la Fondation Nadia Tuéni) une plaquette au titre on ne peut plus poétique: Bikhefffat el-Kamar Yahwa (Avec la légèreté d’une lune, il tombe amoureux…). En vers libres et à la musicalité travaillée, en une langue arabe simple, aimée et sans préciosité, Nada el-Hage évoque des images, des sensations et des impressions où l’amour, l’esprit, les frémissements de la vie et les élans du cœur font un riche et harmonieux mélange. « C’est un enfant lui aussi », de Nada Barakat Khawaja (Éditions FMA – 145 pages) Un livre paru d’abord en français, sous le titre de «C’est un enfant lui aussi», de Nada Barakat Khawaja est édité aujourd’hui par Dar an-Nahar dans une version arabe intitulée Walad Kasaaer al-Aoulad (Il est né comme tous les autres enfants…). Leçon de courage et d’amour des parents pour la survie d’un enfant pris entre les griffes de la maladie. Parcours triste et émouvant, où seule la volonté de vaincre les revers de la vie a un sens. Et c’est de cette volonté et de cette lutte que s’entretient ce livre édifiant. Écrit avec sincérité, simplicité et clarté, ce vibrant témoignage, traduit en arabe, permet à un plus grand nombre de gens de réaliser la profondeur des drames humains, la grandeur et le combat des parents pour l’épanouissement de leurs enfants. Un livre-témoignage bouleversant. «Le rendez-vous de Bassam», de Hassan Hyjazi (Éditions Profoto – 220 pages) Dès l’exergue, le ton est donné. L’auteur écrit en première page: «Je dédie ce livre à tous ceux qui, aspirant à une vie meilleure que celle de leurs aïeux et de leurs parents, ont un jour tout quitté pour émigrer vers des contrées lointaines… Ils s’y retrouveront quelque part.» Fiction, témoignage, lyrisme, histoire un peu à la Cent ans de solitude de Marquez mais pour le continent africain, voilà un opus rédigé avec cœur et sincérité. Le rendez-vous de Bassam de Hassan Hyjazi est l’histoire que raconte Labib, le vieux commerçant de Grand Bassam, la première capitale de la Côte d’Ivoire. Une histoire étalée sur deux siècles et quatre générations, des familles venues par vagues depuis les rives de la Méditerranée jusqu’à celles du golfe de Guinée, avec ce que cela entend de découverte, de fascination, d’amour-haine, de mystères et de fusion des corps. Mais aussi histoire retraçant une quête, des rencontres manquées, l’égoïsme des vivants, l’espoir et les souffrances des femmes avec, en contrepoint, l’image du père ou du mari absent. Mémoire de l’exil, ce livre, écrit en français, est à la fois hommage, analyse et témoignage d’une société. « Hayakel al-Shams », de Youssef Fadlallah Salameh (Dar an-Nahar – 147 pages) Poésie arabe en vers, à la métrique rigoureuse et aux rimes riches, pour s’entretenir de Baalbeck, des sentiments d’amour, des moments familiaux qui ponctuent la vie, de la beauté des images qui nous séduisent, des instants de bonheur qu’on vole à la sauvette au quotidien... Hayakel el-Shams de Youssef Fadlallah Salameh (Les temples du soleil) est un ouvrage lyrique d’une facture classique avec un emploi subtil et châtié de l’arabe. Edgar DAVIDIAN
Comme un souffle du printemps, les livres s’épanouissent en devantures des librairies. Un flot d’ouvrages. Écrits aussi bien en français qu’en arabe. De l’étranger et du pays du Cèdre. Des écrits qui témoignent, avec vitalité, de l’énergie inépuisable d’aller de l’avant. Malgré les rêves déçus, le désespoir, les revers, la rage de faire du surplace, malgré...