Le Liban figure au menu des discussions entre les deux présidents français et égyptien Chirac au Caire avec le Hamas en ligne de mire

Jacques Chirac se rend aujourd’hui et demain en visite officielle en Égypte où il entend solliciter l’appui de Hosni Moubarak pour convaincre le Hamas de s’engager dans le processus de paix israélo-palestinien. « Le président de la République a la conviction que l’Égypte a un rôle tout à fait particulier à jouer pour convaincre le Hamas de réformer ses positions : reconnaissance d’Israël, renonciation à la violence, respect des accords de paix », a déclaré hier son porte-parole, Jérôme Bonnafont. L’Égypte est en première ligne depuis le retrait israélien de la bande de Gaza en septembre dernier. L’arrivée au pouvoir du mouvement islamiste Hamas en mars dernier, à la suite des législatives palestiniennes du 25 janvier, menace de plonger les Territoires dans le chaos. Face à cette situation explosive, et dans le sillage meurtrier de l’attentat de Tel-Aviv, la France veut croire à l’influence décisive de l’Égypte, « facteur constant de modération et d’équilibre » dans la région. Jacques Chirac évoquera aussi le dossier nucléaire iranien lors de ses entretiens avec Hosni Moubarak, aujourd’hui. « Nous espérons que l’Iran saura, en dépit des derniers développements, comprendre le message de la communauté internationale, suspendre ses activités d’enrichissement et reprendre le chemin du respect de ses obligations », a souligné Jérôme Bonnafont. L’Irak « où le rôle des pays arabes est capital pour aider à la réconciliation nationale », le Liban et la Syrie figureront également au menu des discussions. Prévu initialement à l’automne 2005 et repoussé en raison des problèmes de santé de Jacques Chirac, ce déplacement égyptien, le septième depuis 1995, sera l’occasion pour le chef de l’État d’inaugurer au Caire l’Université française d’Égypte, ouverte en 2002. Hommage aux victimes de Charm el-cheikh Le président de la République, qui sera notamment accompagné de Philippe Douste-Blazy (Affaires étrangères), Gilles de Robien (Éducation) et Christine Lagarde (Commerce extérieur), rendra en outre hommage aux victimes françaises de la catastrophe aérienne de Charm el-Cheikh. Le 3 janvier 2004, un Boeing 737 de la compagnie égyptienne Flash Airlines s’était abîmé en mer Rouge, provoquant la mort de 148 personnes, dont 134 Français. Le ministre français des Affaires étrangères doit se rendre demain sur les lieux du drame pour déposer une gerbe au pied du mémorial temporaire érigé en souvenir des victimes. Après ses déplacements à dominante économique en Thaïlande et en Inde, Jacques Chirac défendra à nouveau les intérêts français sur un marché porteur, en pleine mutation, où le taux de croissance annuel dépasse les 5 %. La France est le quatrième investisseur en Égypte et son troisième fournisseur, avec une part de marché de 7 %, loin derrière les États-Unis (23 %). Le président français installera demain le conseil présidentiel franco-égyptien, qui réunit 40 chefs d’entreprise français et égyptiens, lors d’une visite à « Smart Village », une technopole surgie du désert, entre Le Caire et Alexandrie. Plusieurs multinationales, de Microsoft à Alcatel, y ont élu domicile. Pas de signature de contrats à la clé mais un accord devrait être scellé sur une conversion d’une partie de la dette égyptienne en investissements français (47,5 millions d’euros).