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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Heurts entre policiers et casseurs dans plusieurs villes de l’Hexagone Mobilisation réussie des anti-CPE à la veille de discussions avec l’UMP

Les syndicats et les mouvements étudiants ont de nouveau réussi hier à mobiliser entre un et plus de trois millions de manifestants contre le contrat-jeunes en France, ce qui les place en position de force pour débuter des discussions avec la majorité gouvernementale. Après dix semaines de crise, ce raz-de-marée dans près de 200 villes, avec une participation équivalente à celle de la journée d’action du 28 mars, qui avait déjà drainé des foules record, conforte la stratégie des opposants au contrat première embauche (CPE). Les syndicats et organisations de jeunes, qui réclament un retrait pur et simple du CPE et rejettent les concessions consenties par le président Jacques Chirac la semaine dernière, affichaient hier soir leur satisfaction. « Le mouvement ne s’achèvera pas avec cette journée », a assuré le secrétaire général du premier syndicat, la CGT, Bernard Thibault, pour qui la journée d’hier « peut porter un coup fatal » au CPE. Les anti-CPE envisagent déjà d’organiser de grandes manifestations à l’occasion du 1er mai, fête du Travail. La CGT a fait état de 3,1 millions de manifestants, dont 700 000 à Paris, où le défilé a duré des heures, sous un soleil printanier. La police a comptabilisé 1 028 000 manifestants, dont 84 000 dans la capitale. De nombreux jeunes ont dénoncé la « réponse politicarde » du pouvoir à l’exigence de retrait du CPE et l’attitude du président Chirac. Des heurts ont opposé hier à Paris des policiers antiémeutes à de jeunes casseurs à la fin d’une manifestation, et au moins neuf personnes ont été légèrement blessées en marge du défilé, selon la police. Des heurts ont également opposé jeunes et forces de l’ordre hier après-midi à Rennes, à Lorient et à Caen, faisant plusieurs blessés, Par ailleurs, trois cent douze personnes ont été interpellées en marge des manifestations anti-CPE à Paris et en province, a annoncé la police, selon un bilan provisoire établi en soirée. Les appels à la grève ont toutefois été moins suivis dans le secteur public. À la SNCF, on a dénombré par exemple 18,3 % de grévistes contre 27,7 % le 28 mars. À la RATP et dans les transports urbains de province, la grève a concerné une minorité de réseaux avec un impact relativement faible. Les syndicats se sont en revanche félicités du grand nombre de débrayages dans le secteur privé. Lors des manifestations, quelques incidents ont été signalés à Rouen, Rennes et à la fin du défilé parisien. La création du CPE, un contrat réservé aux moins de 26 ans a entraîné le blocage de centaines de lycées et de dizaines d’universités, où la situation est de plus en plus tendue entre élèves partisans et opposés au blocage, à l’approche des examens. Fortes de ce succès, les organisations syndicales ont accepté de se rendre à l’invitation de Bernard Accoyer, aujourd’hui. Celui-ci leur a proposé de discuter, « sans préjuger du contenu, de la proposition de loi » que les parlementaires UMP sont chargés d’élaborer sur le CPE. Les syndicats ont rappelé toutefois leur exigence unanime de voir abrogé le contrat première embauche et doivent se retrouver aujourd’hui matin pour fixer leur attitude face à des interlocuteurs auxquels ils demandent de sortir de « l’ambiguïté ». En outre, M. Chirac a tenté de corriger l’impression, largement relayée par les médias, que Nicolas Sarkozy était devenu un « Premier ministre bis » et avait pris l’ascendant sur M. de Villepin, son grand rival à droite dans la perspective de l’élection présidentielle de 2007. La « priorité », c’est de « sortir de la crise actuelle », a dit, de son côté, M. de Villepin à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre était en chute libre hier dans les sondages, avec seulement 28 % d’opinions positives, son plus bas score depuis sa nomination en juin dernier. Les Français sont partagés : 45 % souhaitaient sa démission, contre 49 % voulant qu’il reste à son poste.
Les syndicats et les mouvements étudiants ont de nouveau réussi hier à mobiliser entre un et plus de trois millions de manifestants contre le contrat-jeunes en France, ce qui les place en position de force pour débuter des discussions avec la majorité gouvernementale.
Après dix semaines de crise, ce raz-de-marée dans près de 200 villes, avec une participation équivalente à...