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Le « Hawkeye », la révolution en images

Pour la première fois de l’histoire du tennis, les joueurs ont la possibilité de contester les décisions d’arbitrage grâce à un système de vidéo instantané, le « Hawkeye », à l’occasion du tournoi de Miami. Une nouveauté dans l’ensemble bien acceptée. Le numéro 1 mondial en personne, Roger Federer, qui s’était prononcé contre le système avant son utilisation, a quelque peu révisé son jugement puisqu’il se dit désormais « plutôt neutre ». « Il faut laisser encore un peu de temps au “Hawkeye”, a expliqué Federer. Disons que, pour le moment, je trouve que les spectateurs sont plus calmes qu’avant parce qu’ils attendent que l’un des deux joueurs “challenge” la décision de l’arbitre. Il faut donc attendre de voir ce que cela donnera dans le futur. » Chaque joueur a droit à deux contestations – appelées « challenges » – par set, plus une par tie-break. Si l’animation vidéo projetée sur écran géant dans le stade après analyse des données de dix caméras situées autour du court donne raison au premier « challenge » d’un joueur, celui-ci s’en voit octroyer un supplémentaire. « Cela nous tranquillise quant à la justesse des annonces, tout simplement », a dit Amélie Mauresmo. Les arbitres y sont favorables « Dans le passé, a poursuivi la numéro un mondiale, on a vu quelques ratés, donc c’est pas mal... ». Utilisé pour la première fois en compétition officielle à Miami, ce système crée en 1999 par le Britannique Paul Hawkins était jusque-là réservé aux télévisions et à des rencontres plus anecdotiques telles que le World Team Tennis, le Masters Tennis au Royal Albert Hall ou la Hopman Cup. Aux États-Unis, le « Hawkeye » est en revanche utilisé depuis longtemps déjà dans de nombreux sports très populaires. Le Français Sébastien Grosjean, qui vit à Boca Raton, en Floride, a ainsi commenté, en habitué du vidéoarbitrage : « Je crois que c’est une bonne idée, surtout aux États-Unis, parce que ici, sur tous les sports comme le football ou le basket-ball, il y a la vidéo et le public aime bien ça. » Même la Belge Justine Henin-Hardenne, pourtant victime du « Hawkeye » et éliminée dès son premier match à Miami, a abondé dans ce sens. « Ce qu’il y a de bien, c’est que dans des situations importantes, on a confirmation que l’on a raison ou tort, et ça, c’est positif pour le tennis. Ça a malheureusement été à mon désavantage ici, mais c’est tant mieux parce que l’on va vers un sport sans erreur », a dit l’ancienne numéro un mondiale. À ceux qui pensent que le « Hawkeye » risque, à terme, de changer la physionomie du jeu et de le rendre moins humain, le corps arbitral se joint aux joueurs pour répondre qu’au contraire, ce dispositif oblige à davantage d’attention de sa part. Forget dit oui « On est beaucoup plus attentif qu’avant, a déclaré l’arbitre international Cédric Mourier, parce que l’on sait qu’on n’a vraiment pas droit à l’erreur : on est surveillé, la moindre petite erreur va être montrée en public et à la télévision », a-t-il souligné. « Je pense que désormais, les joueurs vont attendre autre chose de nous, il faudra que l’on soit vraiment sûrs pour leur dire : “oui, elle est faute” ou “oui, elle est bonne” ou, si l’on a un doute, “vous pouvez challenger”. » Petit bémol tout de même : à Miami, seul le court central est équipé. Ce devrait également être le cas à Flushing Meadows, à l’occasion du prochain US Open, du 28 août au 4 septembre. « À la limite, si c’était pour tous les courts et que tous les joueurs jouaient avec les mêmes règles, je trouverais ça bien », s’est ainsi étonné Arnaud Clément. « Certains matches, peut-être, vont basculer sur une ou deux décisions d’arbitrage à cause de cette machine sur le central, alors que cela ne pourra pas avoir lieu sur les autres courts. » Son capitaine de Coupe Davis, Guy Forget, s’est, lui, prononcé sans limite en faveur de l’assistance vidéo dans toutes les grandes compétitions. « Moi, je pense que tout ce qui est technologique, à partir du moment où c’est fiable, bien entendu, sera toujours meilleur que l’œil humain », a dit Forget. Interrogé sur la possible utilisation du système en Coupe Davis, Guy Forget s’est exclamé : « Le plus tôt possible, j’espère ! On est partant ! »
Pour la première fois de l’histoire du tennis, les joueurs ont la possibilité de contester les décisions d’arbitrage grâce à un système de vidéo instantané, le « Hawkeye », à l’occasion du tournoi de Miami. Une nouveauté dans l’ensemble bien acceptée.

Le numéro 1 mondial en personne, Roger Federer, qui s’était prononcé contre le système avant son...