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Actualités - OPINION

Courrier Retour sur un classique: «Cléo de 5 à 7» , 90 minutes particulières

Petit chef-d’œuvre de fraîcheur et d’inventivité, le film d’Agnès Varda est l’un des rares classiques de la nouvelle vague à capter l’audience par son sujet méticuleux. Il est aussi important, car il porte à l’écran une mesure de temps réelle: la durée du film épouse celle de l’action puisque la caméra suit, de 17h à 18h30, les faits et gestes de l’héroïne. Les trajets de celle-ci, à pied ou en autobus, sont conformes, en distance et en temps, aux trajets réels. Varda invente des chapitres: elle élabore divers points de vue strictement segmentés sur le malaise de la protagoniste et en profite pour faire le point, de minute en minute, en de somptueux pano-travellings. L’essentiel concerne Cléo, son beau visage crispé auquel la caméra s’attarde et fixe avec une imparable langueur. Dans le chatoiement du premier jour de l’été, une ombre domine le film. Non pas la mort – ce n’est qu’une image en couleurs – mais plutôt la peur. Nue face au tragique de l’existence, Cléo se découvre peu à peu, elle n’a plus à s’inquiéter: elle n’a qu’à se soucier d’elle-même. Beauté, futilité, sentimentalité, langue piquante, bref, un merveilleux hymne d’un cinéma au féminin où règnent la superstition et les remous. Élias ABOU CHARAF

Petit chef-d’œuvre de fraîcheur et d’inventivité, le film d’Agnès Varda est l’un des rares classiques de la nouvelle vague à capter l’audience par son sujet méticuleux. Il est aussi important, car il porte à l’écran une mesure de temps réelle: la durée du film épouse celle de l’action puisque la caméra suit, de 17h à 18h30, les faits et gestes de...