Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE «Les femmes de Mozart»: sa mère, sa sœur, son épouse et les sœurs Weber, un cocon familial et artistique

WASHINGTON - Irène MOSALLI Wolfang Amadeus Mozart ne fait pas l’exception. Avec lui aussi, il faut chercher la femme. C’est ce qu’a fait une femme chef d’orchestre britannique, Jane Glover, qui, à l’occasion du 250e anniversaire de la naissance de Mozart, vient de publier un livre intitulé Les femmes de Mozart: sa famille, ses amis et ses muses. On connaît surtout le père de Mozart, Léopold, qui était ce qu’on appelle aujourd’hui son manager: il l’avait lancé comme un prodige dans toutes les cours européennes. Ce livre dévoile le cocon familial où le célèbre compositeur a grandi et vécu. Un cocon à dominante féminine. À commencer par sa mère, Maria Anna, qui lui était très dévouée et à qui il vouait lui-même une grande affection. Puis il entretenait une très grande complicité avec sa sœur, Nanerri pour les intimes, et ensemble, ils avaient établi un langage propre à eux, tout en calembours et jeux de mots. Sans compter qu’il était sur la même longueur d’onde musicale que lui: extrêmement douée dans ce domaine et formée à l’instar de son frère par son père, elle jouait souvent en duo avec lui. Cependant, elle n’avait pas pu exposer son talent de compositeur et d’interprète, car les temps n’étaient pas où une jeune fille pouvait se lancer dans une carrière artistique. Néanmoins, elle a fait œuvre utile lorsque, après la mort de son frère, les biographes ont voulu rassembler des informations sur l’enfance de Mozart. Ses opéras, miroir de ses amours Entre-temps, le cercle d’amis proches était formé par un groupe baignant complètement dans cette ambiance de créativité. Il s’agit du quartette des sœurs Weber, cousines germaines du célèbre compositeur allemand Carl Maria von Weber (1786-1826). Elles se nommaient Aloysia, Josefa, Sophie et Constanze. Plusieurs des arias pour concert de Mozart avaient été écrits pour Aloysia Weber dont il avait été amoureux. Josefa avait interprété les principaux rôles de plusieurs de ses opéras durant sa vie et après son décès. Sophie a joué un rôle important en le soignant durant la maladie qui l’a emporté à 35 ans et, 25 ans plus tard, elle a rédigé un puissant mémoire sur les dernier jours de Mozart. Et c’est la quatrième des Weber, Constanze, que le grand compositeur avait épousée. Mme Mozart avait été très mal perçue par les mauvaises langues de la postérité, alors que Jane Glover en trace un portrait plutôt sympathisant. Elle note par ailleurs que les œuvres inachevées de Mozart datent du temps où il était marié. Certains biographes avaient attribué ce travail inaccompli au manque de sentiments chez le couple. Il n’en demeure pas moins que Constanze avait souhaité contracter la maladie de son mari pour mourir en même temps que lui, mais elle a survécu jusqu’à l’âge de 80 ans. Mozart n’était pas un homme à femmes, mais il se plaisait plutôt à étudier le caractère et le comportement de celles qui lui étaient proches et à les transposer dans ses opéras: Cosi fan tutte, Idoménée, Les Noces de Figaro et L’Enlèvement au sérail. Génie musical et connaisseur de la nature humaine, il avait parfaitement appréhendé le sexe faible, enfermé dans les carcans sociaux du XVIIIe siècle. Et il l’avait célébré par la même occasion.

WASHINGTON - Irène MOSALLI

Wolfang Amadeus Mozart ne fait pas l’exception. Avec lui aussi, il faut chercher la femme. C’est ce qu’a fait une femme chef d’orchestre britannique, Jane Glover, qui, à l’occasion du 250e anniversaire de la naissance de Mozart, vient de publier un livre intitulé Les femmes de Mozart: sa famille, ses amis et ses muses.
On connaît surtout...