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Actualités - CHRONOLOGIE

PORTRAIT DU MOIS - Le premier roman de ce Franco-Libanais fait un tabac en France ! « Les actifs corporels » de Bernard Mourad : et si ça devenait vrai ?…

Bernard Mourad. Retenez bien ce nom. Ainsi que ce titre : « Les actifs corporels ». Un premier roman à vous procurer d’urgence pour découvrir, en pionniers, le monde de demain. Un univers où tout, absolument tout, serait coté en Bourse. Même les individus ! Inimaginable ? Si, justement ! Il se pourrait même que l’auteur de ce récit d’« anticipation socio-économique » soit un visionnaire, tellement le futur qu’il décrit est imbriqué dans notre réalité. C’est sans doute la raison pour laquelle – avec la qualité de l’écriture– ce livre, paru en janvier, a provoqué un vrai engouement en France aussi bien parmi les lecteurs que chez les critiques. Rencontre à Paris, dans un café de la rue de Varenne, avec ce Franco-Libanais trentenaire qui sait de quoi il parle. Et pour cause : il s’occupe de fusion-acquisition dans une banque d’affaires. Veste bleu marine sur chemise blanche, apparence soignée, physique plus « Golden Boy » que « littérateur », Bernard Mourad, libanais par son père, français par sa mère, diplômé en sciences po et HEC, n’a – de prime abord – rien du bobo (bourgeois-bohème) de Saint-Germain, à part sa passion des livres. « Je suis un gros, gros lecteur, indique-t-il. Et j’ai toujours eu plaisir à écrire. » Sauf qu’il a choisi le parcours « classique » de tout digne descendant des Phéniciens : économie et finance. Et s’il rêvait d’écrire un roman – « une vraie histoire et non des propos introspectifs et autobiographiques » –, il n’en avait pas le temps dans le tourbillon des allers-retours constants entre Londres, où il travaille, et Paris, où il a grandi. « Et puis, surtout, je voulais une idée vraiment originale », signale-t-il. Mais dans la vie, il arrive parfois qu’on soit rattrapé par ses rêves. C’est ce qu’il lui est arrivé un jour, il y a moins d’un an, à « trois heures du matin ». En effet, c’est par une nuit de travail sur une introduction en Bourse que Bernard Mourad, consultant financier chez Morgan Stanley, bascule dans l’écriture ! Ce soir-là, submergé par un sentiment de ras-le-bol, fatigué des sempiternelles évaluations d’actifs, d’immeubles, de sociétés, etc., le jeune banquier se demande s’il reste encore dans ce monde quelque chose de « non valorisable ». Les êtres humains peut-être ? Pas sûr. « Si demain on me demandait d’évaluer le prix d’un être humain, est-ce que ce serait vraiment impossible de le faire ? » s’interroge-t-il, le cerveau enfiévré. « Ne pourrait-on pas imaginer un postcapitalisme où le corps humain ne serait pas hors commerce et où l’on financerait les existences individuelles exactement comme on finance les entreprises ?» se demande-t-il. Caricature d’un milieu Une hypothèse de départ qui ouvrira les vannes de son imagination… et donnera naissance, en quelques mois, aux péripéties d’Alexandre Guyot, le « premier homme introduit en Bourse, via une nouvelle forme de société, la SP (société personnelle) », le personnage central de son roman. Un roman bien sûr inspiré de sa profession et où peuvent se reconnaître, derrière la caricature, toutes les personnes qui travaillent dans le tertiaire : avocats, banquiers, consultants… « Le passage de l’être humain de façon générale dans la sphère économique et marchande est un thème qui m’intéressait beaucoup, déclare Mourad. Car derrière l’hypocrisie qui en fait un tabou moral, il y a plein d’éléments qui montrent qu’on est presque tous jugés selon des critères de valeur marchande (untel gagne tant, il vaut tant..). Ce qui m’intéressait, c’était de montrer qu’en franchissant une ou deux frontières morales, on peut basculer dans un monde complètement différent. » Écrit en six mois Six mois d’écriture de nuit et durant ses moments libres suffiront à Bernard Mourad pour boucler ce récit qui se situe à mi-chemin entre le roman d’anticipation et la satire socio-économique. Il envoie ensuite le manuscrit à une dizaine de maisons d’édition par la poste et reçoit très rapidement en retour des réponses positives de quatre d’entre elles : les éditions du Rocher, Calman-Lévy, Le Diable Vauvert et Lattès, qu’il choisira pour l’excellent contact qu’il a eu avec son directeur éditorial Laurent Laffont. Alors qu’il n’est pas encore revenu de l’incroyable surprise d’avoir été édité aussi rapidement, « d’autant que je ne connaissais personne dans le monde de l’édition », signale-t-il. « Les droits de traduction sont achetés en Espagne et en Allemagne, ainsi que par Flammarion pour son édition de poche (la collection J’ai lu) », précise-t-il. Un succès qui va croissant lorsque la presse, séduite, dans son ensemble, par son style soutenu et original, son humour cynique et son sens de l’intrigue bien menée, le couvre d’éloges. Daniel Picouly, Beigbeder, Paris Match, Elle, France Inter … Tout le monde en parle, comme dirait l’autre. Il signe au Salon du livre de Paris. Grisé par les louanges, Mourad ? Pas vraiment. Porté, surtout, par la bonne réception de son coup d’essai, il va essayer de se stabiliser à Paris pour s’atteler aux deux projets d’écriture qu’il va bientôt entamer parallèlement à son travail dans la finance. Toujours écrivain en costume de banquier, certes, mais pas pour autant écrivain à vocation unique « de romans économiques », consent-t-il juste à souligner. Voilà : un auteur est né. Zéna ZALZAL

Bernard Mourad. Retenez bien ce nom. Ainsi que ce titre : « Les actifs corporels ». Un premier roman à vous procurer d’urgence pour découvrir, en pionniers, le monde de demain. Un univers où tout, absolument tout, serait coté en Bourse. Même les individus ! Inimaginable ? Si, justement ! Il se pourrait même que l’auteur de ce récit d’« anticipation socio-économique...