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Un laboratoire de production de vaccins antituberculeux pour les pays en développement

Chose promise, chose due. Bill Gates, le milliardaire cofondateur de Microsoft, avait annoncé, en janvier dernier, un engagement de 600 millions de dollars pour lutter contre la tuberculose dans le monde. Il y a moins d’une semaine, la Aeras Global TB Vaccine Foundation, une organisation à but non lucratif financée à 90 % par la fondation Gates, a inauguré le premier laboratoire pour développer et produire en grand nombre et à bas prix des vaccins contre la tuberculose destinés aux pays pauvres. Située à Rockville, dans le Maryland (dans les environs de Washington), la fondation s’est fixé pour principal objectif « la production d’ici sept à dix ans de 150 à 300 millions de ces nouveaux vaccins annuellement, ce qui correspond aux besoins mondiaux », indique le Dr Jerald Sadoff, directeur général de la Aeras, dans une interview accordée à l’AFP. La tuberculose fait de 1,7 à 2 millions de morts par an, notamment dans les pays en développement, avec le taux de mortalité le plus élevé en Afrique subsaharienne. La maladie fait aussi des ravages en Chine, en Inde et en Indonésie, souligne le Dr Sadoff, qui ajoute : « Nous allons essayer d’améliorer le BCG, créé en France il y a environ 80 ans, dont l’efficacité est très diminuée. L’une des choses à laquelle nous pensons, c’est de remplacer le BCG avec un vaccin produit avec les nouveaux outils de la biologie moléculaire. Grâce à un nouveau procédé que nous avons inventé, nous pourrons produire des vaccins en vingt jours environ dans de grandes cuves de fermentation, plus trois jours pour sécher la culture. » Avec la méthode traditionnelle d’incubation dans des œufs de poule, il faut six mois pour produire un vaccin. « Je pense que certaines des techniques que nous utilisons pour produire le nouveau BCG peuvent être appliquées pour développer un futur vaccin contre le virus du sida et aussi contre le paludisme », poursuit le Dr Sadoff. L’ouverture d’une unité de développement et de fabrication de vaccins est rarissime aux États-Unis. Les fabricants de vaccins ont fui le territoire américain depuis longtemps, sous le triple effet des plaintes en justice, de la complexité des réglementations et surtout de la faible rentabilité du secteur. En fait, la quasi-totalité des vaccins utilisés aux États-Unis sont produits dans d’autres pays, surtout en Europe. « Il y a une importante demande pour un vaccin antituberculeux, mais pas de marché rentable », remarque le Dr Sadoff. La fondation Aeras, un partenariat entre les secteurs privé et public, a été créée en 1998 avec pour objectif de développer de nouveaux vaccins antituberculeux et d’en garantir l’accès à tous ceux qui en ont besoin. En 2004, Aeras a reçu un don de 82,9 millions de dollars de la fondation de Bill and Melinda Gates. La fondation a également obtenu des contributions des Centres fédéraux américains pour le contrôle et la prévention des maladies infectieuses (CDC), des gouvernements danois et japonais, de l’Union européenne, comme de plusieurs sociétés du secteur privé.

Chose promise, chose due. Bill Gates, le milliardaire cofondateur de Microsoft, avait annoncé, en janvier dernier, un engagement de 600 millions de dollars pour lutter contre la tuberculose dans le monde. Il y a moins d’une semaine, la Aeras Global TB Vaccine Foundation, une organisation à but non lucratif financée à 90 % par la fondation Gates, a inauguré le premier...