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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À la galerie Rochane, jusqu’au 4 avril Les cycles de la vie végétale, selon Aurore Selwane

À sa façon d’observer la végétation qui envahit son espace et de pourchasser le moindre rayon de soleil, nul doute qu’Aurore Selwane possède, depuis longtemps, son petit jardin secret. Un jardin qu’elle cultive depuis ses études d’architecture d’intérieur à l’UL (faculté des beaux-arts) et qu’elle entretiendra plus tard en poursuivant une autre formation auprès de l’École nationale des arts (Ensad, Paris). Son art, un travail très intimiste, démarre par une longue et minutieuse observation des plantes qui l’entourent et par des esquisses qu’elle gomme et recorrige incessamment. «Des ébauches effectuées en toute spontanéité et d’un seul jet, qui restituent pourtant toute l’authenticité du modèle», souligne l’artiste. «À tel point, selon les dires de certains, qu’on la prendrait pour une botaniste. » Les images captées par l’œil de Selwane sont des vues de fenêtre sur cour. C’est d’ailleurs le nom dont elle baptise ses premières expositions qui regroupent une série de pastels sur carton gondolé, disposé entre deux vitres. «Cette technique m’a d’abord permis de prendre la fleur à vif dans toute sa sensualité et à reproduire sa texture veloutée et tactile. » Posées à plat ou accrochées dans des boutiques, reproduisant des cyclamens, des cactées ou des bulbes, ces œuvres petit format vont préluder un travail plus élaboré. En effet, la reconnaissance vient quelques années plus tard, dans la capitale française, lorsque l’artiste sera amenée à entrer en contact avec un fleuriste de renom. Également directeur artistique de l’hôtel Le Crillon, Christian Tortu allait sélectionner une partie des œuvres de Selwane dans le cadre d’une exposition prestigieuse qui se déroulait dans le même hôtel. Apprécié, son travail va petit à petit se confirmer au cours des multiples foires collectives libanaises et l’artiste va cette fois-ci recourir à l’acrylique, pour exprimer toujours la nature dans ses différents cycles: «Mes petits formats devenaient grands et le pastel laissait la place à l’acrylique, donc à une plus grande liberté d’action», souligne-t-elle. Une vie qui palpite Une fois de plus, son jardin joue la vedette. Alignées dans des pots ou dans une structure bien ordonnancée, hortensias en robes vaporeuses, capucines éphémères (à qui l’artiste restitue ses titres de noblesse) ou fières amaryllis, ces fleurs se mettent à nu et posent telles des divas. Plus de trente-cinq toiles et des variations sur compositions florales reproduites souvent en horizontal, «comme si je les photographiais», dira-t-elle. Les natures mortes d’Aurore Selwane ne sont pas si mortes que ça puisqu’elles traduisent dans un bouillonnement incessant le rythme de la vie. Un rythme qui s’impose au regard par la succession et la répétition d’une même fleur, et également par la recherche du détail dans l’illustration des nervures, des filaments et de tout ce qui compose le monde végétal. Le regard couleur vert tendre de l’artiste s’est longtemps immergé dans cet univers de sensualité pour en ressortir avec des impressions toujours renouvelées et des émotions fraîches. Couleur nature. C. K.

À sa façon d’observer la végétation qui envahit son espace et de pourchasser le moindre rayon de soleil, nul doute qu’Aurore Selwane possède, depuis longtemps, son petit jardin secret. Un jardin qu’elle cultive depuis ses études d’architecture d’intérieur à l’UL (faculté des beaux-arts) et qu’elle entretiendra plus tard en poursuivant une autre formation...