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Actualités - CHRONOLOGIE

INITIATIVES - L’ambassade d’Italie consacre une salle-musée à l’œuvre du peintre libanais Hussein Madi, l’artiste des deux rives

L’ambassade d’Italie inaugure ce soir sa salle polyvalente par une exposition permanente des œuvres de Hussein Madi. Cette initiative «sans précédent au Liban», pour reprendre les termes de l’artiste, vient sceller une relation privilégiée entre le maestro de Chebaa et le pays de Dante. Entre ces deux-là, une grande histoire d’amour, depuis plus de quarante ans. Jugez-en plutôt: parti pour effectuer un stage de deux mois à Rome, Hussein Madi y a vécu 22 ans! Si ce n’est pas un coup de foudre, cela y ressemble étrangement. Entré en peinture comme on entre en religion, Madi a donc trouvé une terre d’asile au pays de la dolce vita. Lequel a multiplié les gestes de reconnaissance envers un artiste qu’il considère comme un des siens. Ainsi, en 2003, lors de sa participation à la Biennale de Venise, Hussein Madi (qui possède également la nationalité italienne) a reçu du président de la République italienne les insignes de chevalier de l’Ordre de l’étoile de la solidarité italienne. «Madi, connu dans toute la région comme le Picasso de la Méditerranée, est l’exemple concret du dialogue entre les deux rives de la Mare Nostrum», souligne l’ambassadeur d’Italie. Grand admirateur de l’art de Madi, Franco Mistretta ajoute que l’œuvre du peintre «renvoie, à l’observateur, les pulsions, les doutes et les inquiétudes typiques des peuples de la région méditerranéenne. Le visiteur retrouvera dans tout le parcours de l’artiste des symboles et des couleurs, caractéristiques de nos cultures, oscillant entre divagations abstraites et sensuelles, entre symboles et couleurs qui, avec beaucoup de courtoisie et de finesse, nous mènent dans la dimension onirique de la poésie de l’art». Artiste pluridisciplinaire figurant dans le Benezit, au coup de pinceau calligraphique, aux œuvres structurées avec rigueur, Madi manie aussi bien le fer qu’il plie et replie pour créer des silhouettes féminines ou animalières, les deux thèmes qui lui sont si chers. Les œuvres exposées à la salle polyvalente de l’ambassade d’Italie, située à Baabda, sont représentatives des différentes périodes par lesquelles est passé l’un des meilleurs artistes du monde arabe. Trente-huit toiles et sept sculptures pour raconter près d’un demi-siècle d’une carrière artistique reconnue aussi bien en Italie qu’au Liban. C’est à l’initiative de Nicola Firmani, directeur de l’Institut culturel italien, que ce musée anthologique a pu voir le jour. «Ce nouveau bâtiment regroupe non seulement l’ambassade, mais aussi le CCI, les bureaux de l’attaché militaire ainsi que la Chambre de commerce italienne. Il s’agit donc de la maison italienne au Liban. Une maison qui doit rester ouverte à ses visiteurs», précise M. Firmani. Dans la grande tradition de la chaleur et de l’hospitalité légendaires à son pays. Cette salle, à plusieurs niveaux, qui peut accueillir 400 personnes assises, va abriter des concerts et des défilés de mode. Sa terrasse, qui surplombe une magnifique vue de Beyrouth, pourra accueillir des réceptions ou même des séances de cinéma à ciel ouvert. «Le travail est aussi nécessaire et naturel pour moi que la respiration», indique le peintre qui accepte cette reconnaissance italienne de tout cœur, d’autant plus qu’elle vient de la part d’un peuple et de personnes avisées dans l’art. M.G.H.
L’ambassade d’Italie inaugure ce soir sa salle polyvalente par une exposition permanente des œuvres de Hussein Madi. Cette initiative «sans précédent au Liban», pour reprendre les termes de l’artiste, vient sceller une relation privilégiée entre le maestro de Chebaa et le pays de Dante.
Entre ces deux-là, une grande histoire d’amour, depuis plus de quarante ans....