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Actualités - CHRONOLOGIE

Espagne - Zapatero prend acte de ce développement positif, mais avertit que le mécanisme « sera long et difficile » L’ETA annonce un « cessez-le-feu permanent », le processus de paix sur les rails

L’ETA a annoncé hier un « cessez-le-feu permanent » scellant le démarrage d’un processus de paix pour le Pays basque, qui pourrait mettre un point final à 38 ans de violences terroristes en Espagne, au prix de plus de 800 morts. Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a pris acte de ce nouveau départ, tout en avertissant que « comme tout processus de paix, ce sera un processus long et difficile ». « Nous avons devant nous un processus de travail », a dit M. Zapatero devant les députés. « Nous sommes face à une question d’État », a-t-il ajouté en invitant l’opposition à collaborer. « Nous agirons avec prudence pour mettre un point final à cette tragédie historique », a-t-il assuré. Le gouvernement « souhaite » que l’annonce du cessez-le-feu de l’ETA « soit le début de la fin » de la violence, a affirmé la numéro deux de l’Exécutif, Maria Teresa Fernandez de la Vega, selon laquelle « c’est une bonne nouvelle pour tous les Espagnols ». « L’ETA a décidé de déclarer un cessez-le-feu permanent à partir du 24 mars 2006 », selon le message d’Euskadi Ta Askatasuna (Patrie basque et liberté) « au peuple basque », remis aux médias par écrit et par une vidéo dans laquelle il est lu par une militante encagoulée et encadrée par deux personnes masquées. L’organisation armée y « lance un appel aux autorités de l’Espagne et de la France pour qu’elles répondent de manière positive à cette nouvelle situation, en abandonnant la répression ». Du côté du gouvernement espagnol, on se félicitait hier de ce que l’ETA ne pose pas de conditions « autres que démocratiques » dans son communiqué, selon des sources proches de l’Exécutif. L’ETA ne fait par exemple aucune mention du sort des 700 prisonniers de l’ETA, ni de leur libération anticipée, ni même de leur regroupement au Pays basque. Ce qui fait penser dans les milieux nationalistes basques que cette déclaration répond à un accord très précis entre le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero et l’ETA, actuellement dirigée par Josu Ternera, selon les services de renseignements. Ce cessez-le-feu n’est pas le premier de l’ETA, qui avait déjà annoncé en octobre 1998 une mesure similaire. Quatorze mois plus tard, après l’échec d’une amorce de négociations avec le gouvernement, l’organisation recommençait à commettre des attentats. Auparavant, début 1989, l’ETA avait aussi annoncé une « trêve », identifiée comme telle, c’est-à-dire à durée limitée. Les milieux indépendantistes basques relevaient hier que l’annonce parle de « cessez-le-feu » et même de « cessez-le-feu permanent », au risque de la redondance, mais pour bien marquer la différence avec une « trêve » par définition temporaire. L’organisation séparatiste basque affirme que son « objectif » est de « lancer un processus démocratique au Pays basque pour instaurer un nouveau cadre au sein duquel seront reconnus les droits qui nous reviennent comme peuple ». « À la fin de ce processus, les citoyens basques devront avoir la parole et le pouvoir de décision sur leur avenir », poursuit l’organisation indépendantiste, faisant référence à sa revendication du droit à l’autodétermination du Pays basque espagnol. « La décision des citoyens basques devra être respectée », ajoute le communiqué. Par cette mention, l’ETA s’engage elle-même à respecter le verdict des urnes à l’issue d’un futur référendum, comme le lui réclamait le gouvernement espagnol, selon des sources proches des contacts préliminaires à l’annonce d’hier. M. Zapatero, qui a fait de la paix au Pays basque la priorité de son mandat, avait alimenté début février les espoirs d’une telle annonce en disant publiquement détenir des « informations » laissant espérer le « début de la fin » de l’ETA. Le chef du gouvernement socialiste avait obtenu en mai 2005 l’aval du Parlement, à l’exception des députés du Parti populaire (PP - droite, opposition), pour ouvrir des discussions avec l’ETA dès lors qu’elle annoncerait l’arrêt de la violence. Le dirigeant du PP, Mariano Rajoy, a rejeté hier comme une simple « pause » le cessez-le-feu de l’ETA, qui n’a plus tué depuis mai 2003. « L’annonce de l’ETA offre à toutes les parties du conflit une occasion historique. C’est une percée majeure », a estimé Gerry Adams, chef du parti républicain irlandais Sinn Féin, bras politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). De son côté, la France a rappelé son vœu « que la paix puisse réellement triompher » au Pays basque espagnol, et le président Jacques Chirac a estimé que l’annonce était « un grand espoir » pour l’Espagne et la lutte antiterroriste.

L’ETA a annoncé hier un « cessez-le-feu permanent » scellant le démarrage d’un processus de paix pour le Pays basque, qui pourrait mettre un point final à 38 ans de violences terroristes en Espagne, au prix de plus de 800 morts.
Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a pris acte de ce nouveau départ, tout en avertissant que « comme tout processus...