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Pressions occidentales sur Kaboul pour garantir la liberté de culte sur son territoire L’Afghan chrétien pourrait échapper à la mort sous prétexte d’un « problème mental »

L’Afghan qui risque la peine de mort pour s’être converti au christianisme pourrait finalement échapper à la mort en raison d’un problème mental, a indiqué hier la Cour suprême afghane, après que de nombreux pays occidentaux eurent lancé des appels en sa faveur. Abdul Rahman, 41 ans, emprisonné il y a deux semaines pour avoir abandonné l’islam et épousé la foi chrétienne, ce qui est passible de la peine de mort selon la loi islamique en vigueur en Afghanistan, « a peut-être un problème psychologique », a déclaré le porte-parole de la Cour suprême, Wakil Omari. « Son cas doit être étudié par les autorités médicales. S’il était prouvé qu’il a un problème psychologique, il pourrait ne pas être jugé », a-t-il ajouté. Ces déclarations interviennent alors que plusieurs gouvernements occidentaux, à commencer par les États-Unis, premier bailleur de fonds et principal soutien du président Hamid Karzai, se sont saisis de l’affaire et ont appelé Kaboul à garantir la liberté de culte sur son territoire. L’éventuel problème psychologique d’Abdul Rahman aurait l’avantage, outre de lui permettre d’échapper à la mort, d’éviter une crise politique durable au gouvernement Karzai, écartelé entre des bailleurs de fonds internationaux de culture chrétienne et une opinion publique musulmane très conservatrice. Dans la matinée, la présidence afghane avait réagi pour la première fois à cette affaire en indiquant à l’AFP qu’elle devait « être traitée par le seul pouvoir judiciaire, qui est indépendant », tout en se déclarant « attachée au respect des droits de l’homme » en Afghanistan. Abdul Rahman a abandonné l’islam pour le christianisme il y a 16 ans, alors qu’il travaillait pour une ONG chrétienne à Peshawar (Pakistan). Il a ensuite passé neuf ans en Allemagne, avant de revenir en Afghanistan en 2005. Selon des sources judiciaires, ses relations très orageuses avec sa famille, qui a la garde de ses deux filles de 13 et 14 ans, auraient conduit celle-ci à dénoncer sa conversion à la police kaboulie. La charia, ou loi de l’islam, interdit à tout musulman de se convertir à une autre religion, sous peine d’être exécuté. La constitution de la République islamique d’Afghanistan, adoptée en janvier 2004, stipule de son côté qu’« aucune loi ne peut être contraire aux principes » de la charia. Lors de sa première audition par les juges, Rahman a admis sa conversion au christianisme, ajoutant qu’il n’avait « aucun regret », selon le juge Ansarullah Mawlavizada. Il dispose de deux mois pour présenter sa défense, a ajouté le juge, sans s’avancer sur une date concernant la fin du procès. « S’il ne revient pas à l’islam, il recevra la peine de mort, comme le prévoit la loi. S’il revient à l’islam, le tribunal a deux options: le pardonner ou lui infliger des châtiments mineurs », a conclu le juge.

L’Afghan qui risque la peine de mort pour s’être converti au christianisme pourrait finalement échapper à la mort en raison d’un problème mental, a indiqué hier la Cour suprême afghane, après que de nombreux pays occidentaux eurent lancé des appels en sa faveur.

Abdul Rahman, 41 ans, emprisonné il y a deux semaines pour avoir abandonné l’islam et épousé la foi...