La justice britannique refuse le droit de porter la robe islamique à l’école

La plus haute instance judiciaire britannique a finalement refusé à une jeune collégienne le droit de porter la robe islamique à l’école, une victoire pour son ancien collège qui craignait la remise en cause du traditionnel uniforme scolaire par une minorité religieuse. Shabina Begum, 17 ans aujourd’hui, avait engagé une longue bataille judiciaire contre la Denbigh High School de Luton, au nord de Londres, en septembre 2002, après s’être vu refuser le droit de porter le jilbab, une longue robe ne laissant apparaître que les mains et le visage, au lieu de l’uniforme réglementaire. Et l’affaire avait été d’autant plus médiatisée que la jeune fille, aujourd’hui scolarisée dans un autre établissement, a été défendue par Me Cherie Booth, une avocate qui n’est autre que Mme Blair, l’épouse du Premier ministre. Battue en première instance en juin 2004, la jeune fille d’origine bangladaise avait gagné devant la cour d’appel de Londres, en mars 2005. Mais l’école avait décidé de déposer un recours devant les « Law Lords », la plus haute instance judiciaire britannique. Mais les Law Lords ont finalement donné raison aux magistrats de première instance, estimant que le port de l’uniforme sert aussi à protéger les élèves musulmanes de pressions familiales par exemple. Les parents de Shabina, a estimé la plus haute instance juridique du pays, n’ignoraient pas le code vestimentaire de l’établissement, et leur désaccord avec ce code aurait dû les conduire à l’inscrire dans un autre collège. Avec l’arrêt des cinq magistrats de la Chambre des lords, hier, c’est en fait toute la question des uniformes scolaires qui était posée, une tradition qui concerne 99 % des écoles en Angleterre et au pays de Galles, selon les chiffres du ministère de l’Enseignement.