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Actualités - CHRONOLOGIE

SEPTIÈME ART Le cinéaste Josef Farès présente son dernier long-métrage «Zozo», un voyage personnel rempli d’émotions

Suite à une projection qui s’est déroulée dans les locaux du cinéma Espace (Jounieh), le cinéaste Josef Farès, entouré de ses acteurs, est venu présenter à la presse son dernier long-métrage, Zozo, dont la sortie libanaise est prévue pour le 30 mars. C’est à l’âge de dix ans que Josef Farès quitte son Liban natal pour s’installer en Suède où il est aujourd’hui considéré comme l’un des jeunes réalisateurs les plus talentueux et les plus populaires. Ses deux premiers films, les comédies Jalla Jalla ! (2001) et Kopps (2003), ont effectivement, chacune, réalisé plus de 700000 entrées. Avec son troisième long-métrage, Farès choisit une voie plus personnelle en offrant une histoire essentiellement inspirée de sa vie. Sélectionné en Suède afin de concourir dans la section des Oscars «meilleur film étranger», ce long-métrage suit le quotidien d’un jeune garçon, Zozo, qui grandit à Beyrouth où il essaie de mener une vie normale malgré la guerre. Un jour, il est forcé de quitter le pays et de s’installer en Suède où ses grands-parents l’attendent. Travailler par instinct, sentir les choses venir par elles-mêmes et vivre, voilà le leitmotiv du cinéaste qui ne cherche pas forcément à comprendre ou expliquer les sujets et les thèmes abordés, mais plutôt à dégager des émotions: «Il me semble plus intéressant de laisser le public interpréter à sa guise l’histoire. Je ne suis pas de ceux qui donnent des explications. Je préfère plutôt laisser libre cours à l’imagination de chacun. Je n’étais moi-même pas toujours certain de la direction que j’allais prendre lors du tournage, ou des idées que je voulais faire passer. Au lieu de contrôler le film, je laissais ce dernier avoir prise sur moi. Je n’ai pas vraiment eu le temps, ni le recul pour analyser les choses. Les années à venir me le diront», affirme le cinéaste. Une chose est sûre, Zozo est le récit profondément personnel et intime d’un enfant en quête de lui-même, un enfant perdu qui cherche désespérément une voie, un équilibre. Cet équilibre, il le trouve en créant un monde intérieur qui n’appartient qu’à lui. Ce monde est subtilement mis en image par Farès. Le film baigne en effet dans une atmosphère onirique. «Je voulais faire évoluer l’enfant dans un monde imaginaire qui serait né en lui et qui lui aurait permis de se protéger de la réalité», précise le réalisateur. Un poussin qui parle, la vision de la mère, une lumière venue du ciel, des étoiles transformées en bombes, que des éléments imaginés et très joliment filmés par Farès. «J’ai intégré quelques-uns de mes rêves d’enfant. Mais il est effectivement très difficile de les retranscrire à l’écran et de faire en sorte que les spectateurs les vivent et les ressentent de la même manière que moi. Les parties “rêvées” ont été les scènes les plus dures à filmer. J’ai d’ailleurs consacré toute mon énergie à ces prises de vues.» S’il s’est inspiré de sa propre personne pour créer le personnage de Zozo, Josef Farès avoue cependant qu’il l’a, d’une certaine manière, idéalisé: «Enfant, j’étais bien plus violent que Zozo. J’ai volontairement atténué ce côté-là de ma personnalité afin de faire de lui une sorte de modèle pour les jeunes de son âge. C’était une manière de leur donner du courage, de dire qu’on pouvait s’en sortir.» Un Zozo brillamment campé par le jeune Imad Creidi, qui débute au cinéma. Après un casting suédois (près de 600 enfants ont été «castés»), l’équipe s’est envolée au Liban où elle a finalement trouvé son personnage principal. «Imad était supposé être un personnage secondaire. Mais, au fil du temps, j’ai remarqué qu’il me comprenait, qu’il savait exactement ce que j’attendais de son personnage, et c’est pourquoi je lui ai finalement donné le rôle principal.» Imad Creidi, une bouille expressive, un acteur plein de talent qui crève l’écran grâce à un charisme indéniable. Son physique, à l’image du film, se veut accrocheur, sensible, pétri de pureté, de tristesse mais aussi et surtout d’optimisme. Joli et touchant voyage dans le monde de l’enfance, Zozo est un film brillamment mis en scène par un cinéaste aussi sincère, subtil, drôle qu’émouvant. Un cinéaste qui a su tirer le meilleur de ses acteurs (Imad Creidi, Carmen Lebbos, Élias Gergi, Charbel Iskandar, pour ne citer qu’eux) et qui a su intelligemment présenter une histoire personnelle. Déjà sorti en Suède, le film a totalisé près de 300000 entrées. Un succès qu’on souhaite également au cinéaste dans son pays natal. Dyma DEMIRDJIAN Fiche technique Date de production: 2005 Pays: Suède Langue: arabe, suédois Durée: 103 minutes Réalisateur: Josef Farès Scénario: Josef Farès Directeur de la photographie: Aril Wretblad Montage: Michal Leszczylowski, Kristin Grundström Décors: Anna Asp Musique: Adam Nordén Producteur: Anna Anthony Producteur exécutif: Lars Jönsson Production: Memfis Films & TV, Zentropa Productions Acteurs: Imad Creidi, Carmen Lebbos, Élias Gergi, Charbel Iskandar, Jad Stephan, Antoinette Turk, Yasmine Awad, Viktor Axelsson, Tatiana Sarkis.
Suite à une projection qui s’est déroulée dans les locaux du cinéma Espace (Jounieh), le cinéaste Josef Farès, entouré de ses acteurs, est venu présenter à la presse son dernier long-métrage, Zozo, dont la sortie libanaise est prévue pour le 30 mars.
C’est à l’âge de dix ans que Josef Farès quitte son Liban natal pour s’installer en Suède où il est aujourd’hui...