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Actualités - CHRONOLOGIE

Le drame des Libanais détenus dans les geôles syriennes

Nous publions des extraits du dossier des Libanais détenus dans les geôles syriennes réalisé par Anne-Marie el-Hage et publié dans nos colonnes le 28 février 2005. Ces extraits ont été soumis par notre collaboratrice pour le Prix Lorenzo Natali décerné chaque année par l’Union européenne. Le dossier des Libanais détenus en Syrie a rejailli avec force depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Longtemps, les deux gouvernements libanais et syrien ont opposé un même déni, une même indifférence à l’égard de la douleur des familles des détenus, alors que les détentions se poursuivaient, impunément. Le sujet était alors tabou. Mais les témoignages sont là, criants de vérité, racontant le drame d’un enlèvement ou l’expérience douloureuse d’une détention. «L’Orient-Le Jour» a publié le dossier, alors que l’armée syrienne était encore au Liban et que pesait la menace de représailles. Certes, les choses ont aujourd’hui évolué: le gouvernement libanais ne nie plus la triste vérité mais tente, par tous les moyens, de trouver une issue à ce drame humanitaire. «L’Orient-Le Jour» poursuit encore le combat avec les familles qui réclament l’internationalisation du dossier. Le drame des Libanais détenus dans les geôles syriennes Des familles brisées, éplorées, amputées d’un père, d’un époux, d’un fils ou d’un frère, détenus depuis de longues années dans les geôles syriennes. Des mères qui se battent corps et âme pour récupérer leurs fils et dont les yeux tristes n’en finissent pas de pleurer. Des pères rendus malades d’avoir refoulé leurs larmes et leur chagrin et qui n’ont pas survécu à cette cruelle épreuve. Des Libanais, de toutes confessions, de toutes régions, de toutes appartenances, emprisonnés arbitrairement, sans jugement équitable, isolés, affamés, torturés, humiliés, détruits. Un drame qui touche la nation entière et qui est devenu une véritable cause, grâce à la mobilisation d’associations de soutien aux Libanais détenus arbitrairement en exil et à l’acharnement des proches, des familles, des amis. Mais deux gouvernements, l’un libanais, l’autre syrien, nient cette atroce vérité, Dieu seul sait pourquoi. Ils nient que des prisonniers libanais se trouvent encore dans les geôles syriennes. Ils nient que ces prisonniers soient encore vivants et se dépêchent alors de faire signer à leurs familles des actes de décès, sans preuve, sans corps, sans mort. Ils nient la souffrance des familles meurtries, mutilées, abusées, fatiguées de quémander, d’être sans cesse refoulées, d’espérer sans rien avoir en retour, de pleurer toutes les larmes de leur corps. Jusqu’à quand ce drame s’éternisera-t-il? Jusqu’à quand le gouvernement libanais restera-t-il indifférent à la souffrance de milliers de ses fils, de ses frères, de ses pères, de ses mères? Quand se décidera-t-il enfin à aborder, avec son voisin syrien, les sujets délicats, et à ouvrir plus particulièrement le brûlant dossier des prisonniers détenus dans les geôles syriennes? À mesure que les années passent, la douleur des familles ne s’estompe pas. Bien au contraire, elle est là, sourde, lancinante, rancunière aussi, prête à rejaillir à chaque occasion, à chaque évocation. Que dire aussi de la détermination, de l’acharnement, surtout, qui augmentent au fil des jours et des années? Car les familles des détenus dans les prisons syriennes n’ont pas perdu espoir. Elles veulent connaître la vérité, toute la vérité. Et exigent surtout, surtout, la libération de leurs proches, aujourd’hui plutôt que demain.
Nous publions des extraits du dossier des Libanais détenus dans les geôles syriennes réalisé par Anne-Marie el-Hage et publié dans nos colonnes le 28 février 2005. Ces extraits ont été soumis par notre collaboratrice pour le Prix Lorenzo Natali décerné chaque année par l’Union européenne. Le dossier des Libanais détenus en Syrie a rejailli avec force depuis...