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CINÉMA «Shanghai Dreams», une excursion dans la Chine profonde

Shanghai Dreams, du Chinois Wang Xiaoshuai, suit une famille au début des années 80 dans la Chine rurale qui commence à s’ouvrir et à se réformer, et plus particulièrement le destin d’une jeune fille, Qing Hong, qui a du mal à trouver sa place dans ce monde en mutation. Vers le milieu des années soixante, le gouvernement chinois, craignant un conflit avec l’Union soviétique, demanda aux usines les plus importantes stratégiquement de s’installer à l’intérieur du pays pour y former une « troisième ligne de défense ». Répondant à l’appel de la nation, un très grand nombre d’ouvriers quittèrent leur terre natale avec leurs familles et, suivant leurs usines, partirent s’établir sur les terres arides de la Chine de l’Ouest. Ces ouvriers, laissant derrière eux des grandes villes comme Shanghai, Pékin, Shenyang et Harbin, cultivèrent la terre vierge, installèrent les usines et s’organisèrent une nouvelle vie au cœur de la Chine. Aujourd’hui encore, la plupart d’entre eux vivent là-bas, sur ce qui est devenu leur terre adoptive. L’histoire de ce film se passe au début des années 80 à Guiyang, la capitale de la province de Guizhou. À cette époque, les nouvelles mesures réformatrices et l’ouverture de la Chine sur le reste du monde commençaient à devenir réalité, ce qui donna à ces ouvriers déracinés l’espoir de pouvoir retourner vivre dans les grandes villes qu’ils avaient quittées. Qing Hong, 19 ans, est tiraillée entre la détermination de son père à retourner s’installer à Shanghai et son attachement à sa petite ville de la province de Guizhou, où elle vient de rencontrer Hong Gen, un jeune paysan. «Ce film est ancré dans mes souvenirs. J’ai passé toute ma jeunesse dans une région rurale. Comme la famille de Qing Hong, nous avons quitté Shanghai pour aller vivre dans la province de Guizhou car l’usine où travaillait ma mère avait été déplacée là-bas, confie Wang Xiaoshuai. J’ai fait ce film essentiellement pour pouvoir montrer cette période de l’histoire contemporaine que si peu de gens connaissent.» Longtemps interdit dans son propre pays, Wang Xiaoshuai, qui avait décroché l’Ours d’argent à Berlin en 2001 avec Beijing Bicycle, s’est réjoui en mai à Cannes, où son film était présenté en compétition, qu’«avec tous les changements en cours en Chine dans le milieu du cinéma, les censeurs aient accepté son film». «Je n’ai eu aucun compromis à faire à aucun moment. Je crois que, tout simplement, les choses ont évolué dans le bons sens dans l’industrie chinoise du cinéma. Les autorités semblent respecter mes intentions et j’ai pu travailler maintenant comme je le faisais avant», dit-il.
Shanghai Dreams, du Chinois Wang Xiaoshuai, suit une famille au début des années 80 dans la Chine rurale qui commence à s’ouvrir et à se réformer, et plus particulièrement le destin d’une jeune fille, Qing Hong, qui a du mal à trouver sa place dans ce monde en mutation. Vers le milieu des années soixante, le gouvernement chinois, craignant un conflit avec l’Union...