Le mouvement radical Hamas préparait hier un nouveau programme gouvernemental, après des négociations à Gaza avec d’autres groupes palestiniens achevées sans accord sur un cabinet de coalition. Les discussions, auxquelles a participé le Premier ministre désigné Ismaïl Haniyeh, se sont tenues au domicile du chef du groupe parlementaire du Hamas, Mahmoud Zahar. « Nous allons essayer de soumettre un nouveau programme de gouvernement qui soit acceptable pour les autres groupes », a déclaré un porte-parole du Hamas, Salah Bardawil, à l’issue des discussions, en précisant qu’un nouveau round de négociations était prévu aujourd’hui. Le Hamas a assuré qu’il étudierait les objections présentées par les autres groupes sur une première mouture de projet de gouvernement rendue publique samedi, mais qui ne répond pas aux exigences de la communauté internationale et qui a été rejetée par le mouvement Fateh du dirigeant Mahmoud Abbas. Dans ce document, le groupe islamiste préconise la poursuite de la lutte contre Israël, et élude la question de la reconnaissance d’Israël et des accords passés avec l’État l’hébreu. Il ne prend pas non plus d’engagement sur la question des négociations de paix avec Israël. Les responsables du Hamas devaient se réunir à Gaza pour élaborer un nouveau programme de gouvernement. « Nous discuterons d’un projet qui ne brade pas les droits des Palestiniens, qui prenne en compte les demandes du Fateh et des autres partis, et ne mette pas le président (Abbas) en difficulté concernant ces engagements » vis-à-vis de la communauté internationale et d’Israël, a dit M. Bardawil. Selon lui, « aucune porte n’est fermée ». « Le Hamas craint que ce document ne soit une reconnaissance gratuite de l’entité sioniste sans rien en échange », a poursuivi M. Bardawil, tout en précisant que des terrains d’entente avaient été trouvés sur les aspects sociaux ou de politique intérieure. Le Premier ministre désigné a indiqué avoir pris part aux consultations « pour confirmer ma volonté personnelle et celle du Hamas de (former) un gouvernement d’union nationale ». Un dirigeant du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), Jamil Majdalawi, a reconnu l’existence de « trois points de divergences », dont la reconnaissance d’Israël, et des accords passés entre l’Autorité palestinienne et l’État hébreu. Dans ce contexte, l’Administration Bush projette de réduire ses contacts avec le Fateh du président Mahmoud Abbas au cas où ce parti entrait dans le futur gouvernement palestinien dominé par les radicaux du Hamas, a-t-on appris hier de sources diplomatiques occidentales.