EXPOSITION Kanaan à la galerie Lemand, Paris

Après l’exposition consacrée à Chafic Abboud, la galerie Claude Lemand, 16 rue Littré, Paris, donne à voir, depuis hier, les œuvres récentes d’Élie Kanaan. Jusqu’au 25 mars, les huiles et aquarelles du grand peintre libanais orneront les cimaises de la galerie parisienne qui, rappelons-le, a préparé une monographie sur Abboud, qui paraîtra en septembre prochain. Né en 1926, « Kanaan appartient aux plus prestigieuses écoles des derniers deux siècles et résume les aspects les plus sensibles de l’imaginaire méditerranéen dans la fulgurance d’un Liban immémorial », écrit à cette occasion Camille Aboussouan. Kanaan qui « est en train de devenir tout doucement, d’un cheveu blanc à l’autre, un des ancêtres de la peinture libanaise est tout pétri d’instinct, souligne pour sa part l’écrivain et poète Salah Stétié. Rien de cérébral chez lui, rien de théorique ni de théorisant, rien d’abstrait, rien d’abstractisant. Il a un œil pour voir et il voit avec gourmandise tout ce qui l’entoure et qui sait trouver le chemin de son cœur, la corde vive de l’émotion (…). » Il ajoute : « Entre l’œil et le cœur, il y a la main, folle abeille des palettes. Le découpage du tableau, son organisation de valeurs, la fréquence de ses modulations, tout est soumis au règne impérieux de la couleur. Tout s’ordonne sur ce beau ring concerté, exacerbé d’accents et de contrastes. Et le miracle est que cela s’ordonne et s’apaise, aux confins paradoxaux d’un expressionnisme qui sait rester impressionniste, d’une figuration qui commence à délirer un peu du côté de l’infigurable. Alors, Élie Kanaan signe d’un nom chez nous devenu prestigieux, son bouquet fou devenu silence. »