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Actualités - CHRONOLOGIE

DÉFILÉS Les collections prêt-à-porter féminin à Paris

La présentation des collections de prêt-à-porter féminin pour l’automne-hiver 2006/2007 a débuté dimanche dernier à Paris dans le cadre d’un calendrier resserré et particulièrement varié. Près d’une centaine de marques françaises et étrangères sont présentes. L’Espagnol Josep Font, qui défile pour la première fois à Paris, a ouvert le bal dimanche matin au Moulin Rouge, et le malletier français Louis Vuitton le fermera dans la soirée de ce dimanche 5 mars. Pour la première fois, la créatrice italienne Miuccia Prada a choisi de présenter à Paris sa marque Miu Miu, destinée à une clientèle plus jeune et moins fortunée que celle de Prada. Depuis sa création en 1993, Miu Miu, de même que Prada, défilait à Milan, dont la Semaine de la mode précède immédiatement celle de Paris. La présentation cette année de Prada à Milan et de Miu Miu à Paris vise à permettre de «mieux distinguer les deux marques qui sont souvent confondues», a-t-on expliqué chez Prada. La collection sera présentée en fin de calendrier, aujourd’hui dimanche 5 mars. «Il y a beaucoup de marques italiennes qui défilent dans le calendrier parisien», souligne le président de la Fédération de la couture, Didier Grumbach. L’ensemble des défilés, milanais et parisiens, doit être « homogène». «Être nationaliste ne veut plus rien dire» et «l’idée de capitale de la mode relève du passé», estime-t-il en appelant à «réfléchir en fonction de l’intérêt européen». Le calendrier voit par ailleurs le retour de la maison Balmain, qui n’avait pas défilé depuis mars 2004. Un nouveau directeur artistique, Christophe Decarnin, formé à l’école Esmod et qui a travaillé pendant sept ans chez Paco Rabanne puis chez Apostrophe, a présenté sa première collection le dimanche 26 février. Le lendemain, ce fut au tour de Jean-Charles de Castelbajac, absent depuis quatre saisons, de retrouver les podiums. Il s’agira par ailleurs du deuxième défilé de prêt-à-porter pour l’Italien Riccardo Tisci, chez Givenchy, et de la Croate Ivana Omazic, chez Céline. Chloé présentera une collection conçue par son studio de création, sa directrice artistique Phoebe Philo ayant démissionné en janvier «pour raisons personnelles». La collection Emanuel Ungaro devrait être signée du créateur norvégien Peter Dundas, pressenti pour remplacer le directeur artistique Vincent Darré dont la griffe s’est séparée en décembre. Le calendrier compte relativement peu de nouveaux venus, mais accueille des créateurs qui, jusque-là, défilaient en «off», comme le Gréco-Allemand Nicolas Andreas Taralis, ancien assistant d’Hedi Slimane chez Dior. Le Japonais Junko Shimada présentera sa 50e collection qui devrait être l’occasion de célébrer de manière festive 25 ans de création. Outre l’Europe, les créateurs sont originaires notamment de Russie, du Japon, de Taïwan, de Corée, des Comores. Selon M. Grumbach, le calendrier est «de plus en plus dense et international». «Jamais il n’y a eu à Paris un tel regroupement de marques créatives aussi diverses», affirme-t-il en précisant que deux créateurs chinois ont d’ores et déjà demandé à défiler la saison prochaine, en octobre. Six Chinois avaient présenté pour la première fois leurs collections pendant la semaine des défilés de prêt-à-porter à Paris, en octobre 2003. Mais il s’agissait d’une soirée organisée dans le cadre de l’Année de la Chine en France et non de démarches individuelles. Balmain, léger et précieux Chez Balmain, la collection de l’hiver prochain se distingue par sa légèreté décalée pour la saison. La plupart des robes de soie s’arrêtent très haut sur la cuisse. Les pantalons légers virevoltent, amples et fluides. Des arabesques de paillettes ou de pierreries ornent les encolures. Des feuilles d’argent s’invitent sur le décolleté du dos. Les bretelles se font précieuses. De petits plis s’ouvrent en éventail sur des robes de mousseline. Des volants dessinent le dos nu d’une longue robe noire aux manches bouffantes à partir du coude. Rompant avec cette délicatesse, des cordons de passementerie se posent sur les épaules, marquent la taille, enlacent le cou pour retenir une robe longue ou jouent les brandebourgs. Un pantalon lamé or s’accompagnera d’une courte veste lamée argent, ou plutôt d’un tee-shirt troué. Les manteaux sont rares, mais comportent des boutons de cristal. Une veste de fourrure suffit pour cacher les robes courtes comme des nuisettes. Josep Font, sombre et précieux L’Espagnol Josep Font signe de longues robes au col montant, à la taille marquée par un flot de velours, d’amples jupes à rayures horizontales noir et vert bouteille associées à un haut de dentelle noire. De très courtes et larges capes noires, parfois ornées de pierreries, couvrent les épaules. Une jupe de page noire s’accompagne d’un haut transparent noir parcouru d’arabesques. Des coiffes noires accentuent encore l’allure altière de silhouettes échappées d’une cour d’Espagne rêvée. La collection, la première présentée par le styliste espagnol à Paris, a été saluée par des applaudissements nourris, notamment une robe longue de guipure blanche, au long flot vermillon à la taille, et des jupes courtes très bouffantes. Sakina M’Sa, Française d’origine comorienne, a travaillé les plis, fronces et drapés pour une série de robes très fluides. Des fronces dessinent une fleur. Une ceinture structure une robe blanche asymétrique. Un bermuda «baggy» s’accompagne d’un haut moulant. Des ourlets coulissants resserrent le bas des robes. Des nœuds ou des boules de tissu forment des chapelets qui jouent les colliers ou s’agglutinent en grappes. Les collants voilent les escarpins. Certaines pièces peuvent se porter aussi bien en jupe qu’en robe. Les années 80 ont effectué un retour fracassant chez le duo taïwanais Yu Feng Chien et Shawn Pan, créateurs de la marque Shawnyï by Yufengshawn. Les nervures, liserés et broderies dorées, les paillettes sont omniprésents sur des jupes et des robes de velours noir qu’ouvre un alignement de petits boutons. Des empiècements de dentelle noire révèlent l’anatomie, en particulier les fesses, tandis que la bande-son martèle «sexy». Des traînes bouillonnantes de mousseline rendent la marche périlleuse. Le défilé s’achève par une pluie de lamelles d’or qui se déverse sur le public. Ampleur et sérénité chez Yamamoto La femme de l’hiver prochain adoptera un pantalon masculin surdimensionné, aux plis béants autour de la taille, une veste aux manches cachant les doigts, un pan de manteau sur l’épaule, un chapeau gris qui pourrait coiffer deux têtes, selon la collection présentée par Yohji Yamamoto. Le couturier japonais signe des silhouettes enveloppées dans des vêtements exagérément grands, loin du corps, à la structure traditionnelle chahutée par un travail de déconstruction/reconstruction, notamment des vestes. Comme indifférentes à l’agitation de la ville, les femmes glissent doucement les mains dans les poches de leur pantalon géant, à l’abri d’une spectaculaire cape à chapeau, ou d’une autre composée de plusieurs vestes. Les pantalons sont si larges qu’ils paraissent des jupes, des jupes s’achèvent en pantalons, parfois les longues manches des vestes se plissent abondamment au poignet, les jambes des pantalons font de même sur les chevilles. Nostalgie des années folles chez les Russes La Russe Alena Akhmadullina a notamment puisé son inspiration dans les années 20 et 30, les formes géométriques du constructivisme et le cinéma de cette époque. Coiffées de casques imitant les coiffures des années 20, sautoirs autour du cou, les femmes portent des robes crochetées aux motifs géométriques, des jupes et des hauts dont les imprimés reproduisent des posters de cinéma, des manteaux de fourrure également à motifs, des pulls à losanges noirs et blancs, des queues-de-pie sur chemise blanche. Son compatriote Igor Chapurin revendique à la fois une inspiration militaire et romantique, née du souvenir de la fin de l’empire russe et d’Anastasia, fille du dernier tsar. Il signe des jupes droites, des vestes courtes et cintrées, des robes de soie portées avec des cols roulés en dessous, de somptueux manteaux de fourrure éventuellement accompagnés de longs gants.
La présentation des collections de prêt-à-porter féminin pour l’automne-hiver 2006/2007 a débuté dimanche dernier à Paris dans le cadre d’un calendrier resserré et particulièrement varié.
Près d’une centaine de marques françaises et étrangères sont présentes. L’Espagnol Josep Font, qui défile pour la première fois à Paris, a ouvert le bal dimanche matin au...