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Malgré Katrina, la société secrète noire krewe Zulu ne renonce pas à Mardi gras

La célèbre société secrète noire krewe Zulu, pilier du traditionnel Mardi gras de La Nouvelle-Orléans, ne renoncera pas au défilé cette année, malgré le lourd tribut payé par la communauté afro-américaine au cyclone Katrina. La société krewe Zulu, fondée en 1909, a particulièrement souffert des ravages du cyclone qui a dévasté la ville de Louisiane (Sud), il y a 6 mois. Dix de ses membres sont morts dans les inondations, ses locaux ont été engloutis, comme la plupart de ceux de la communauté noire. Cette année, ils seront seulement 200 sur 600 membres de la société à participer au défilé traditionnel demain, où ils se sont distingués depuis près d’un siècle par des costumes particulièrement élaborés et flamboyants. Le temps fort du carnaval sera comme d’habitude Mardi gras proprement dit, le 28 février, avec dix défilés aux thèmes différents prévus dans le centre de la ville et ses banlieues. Les quartiers qui ont échappé aux flots sont largement à population blanche, et leurs habitants restent sur la défensive quand ils sont interrogés sur les disparités raciales. Car La Nouvelle-Orléans, ville noire à 70 %, pourrait devenir majoritairement blanche. « L’ouragan et les inondations ont provoqué un changement culturel majeur », relève Ernest Johnson, président de la branche régionale de la NAACP (National Association for the Advancement of Colour People), la plus ancienne organisation de défense des Noirs aux États-Unis. « Katrina a révélé les nombreuses et profondes divisions économiques, sociales et raciales que nous avons dans la ville », estime pour sa part Silas Lee, professeur de sociologie à Xavier University, une institution traditionnellement noire de La Nouvelle-Orléans. « Maintenant, la question raciale n’est pas seulement un problème politique, elle pose la question de savoir quels quartiers vont être reconstruits », ajoute-t-il. Ernest Johnson indique que « 75 % de la communauté noire n’est pas revenue et les maisons dans certaines zones sont en train de se détériorer chaque jour davantage ». « Si, pour finir, la ville devient majoritairement blanche en raison des obstacles et des barrières et parce que les Noirs dispersés aux quatre coins du pays ne peuvent récupérer leur droit de vote, ce sera une tache sur cette ville et ce pays », ajoute-t-il. De nombreux Noirs interrogés affirment qu’ils ne leur sera jamais possible d’oublier les images des leurs tentant de fuir le chaos et contraints par la police, sous la menace des armes, de rester dans la ville. « Est-ce que c’était horrible ? Est-ce que c’était une honte pour l’Amérique ? Oui, cela l’était », dit le porte-parole de la société Zulu, Jay Banks. « Notre plus grand défi est de faire en sorte que les gens reviennent et pour les déplacés, ce qu’ils veulent, c’est retrouver leur vie d’avant », ajoute-t-il. La décision du groupe de participer aux festivités du Mardi gras a soulevé des critiques, mais Jay Banks estime qu’il faut aller de l’avant et le faire savoir aux milliers d’habitants qui ont fui la Louisiane. « Plus vite nous remettrons La Nouvelle-Orléans d’aplomb et plus vite les gens reviendront. Nous sommes à terre, mais nous respirons encore », dit-il.
La célèbre société secrète noire krewe Zulu, pilier du traditionnel Mardi gras de La Nouvelle-Orléans, ne renoncera pas au défilé cette année, malgré le lourd tribut payé par la communauté afro-américaine au cyclone Katrina.
La société krewe Zulu, fondée en 1909, a particulièrement souffert des ravages du cyclone qui a dévasté la ville de Louisiane (Sud), il y a 6...