Rechercher
Rechercher

Actualités

Une population jeune, une économie dévastée

Le Kosovo dont le futur statut a été discuté entre Serbes et Kosovars albanais pour la première fois à Vienne est une province du sud de la Serbie, majoritairement peuplée d’Albanais et administrée par l’ONU depuis juin 1999. SITUATION GÉOGRAPHIQUE : 10 877 km2. Bordé au sud-ouest par l’Albanie, au sud-est par la Macédoine, à l’ouest par le Monténégro. POPULATION : environ 1,8 million d’Albanais, entre 80 000 et 100 000 Serbes. 70 % de la population a moins de 30 ans. Avant l’éclatement fin février 1998 du conflit entre forces yougoslaves et séparatistes albanais de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), la population était estimée à environ 2 millions d’habitants : 1,6 million d’Albanais, plus de 200 000 Serbes et plusieurs minorités, dont des Turcs, des musulmans (non-Albanais), des Roms et des Gorans (Serbes islamisés). Après le début des bombardements de l’OTAN sur la RFY (République fédérale de Yougoslavie), les forces yougoslaves ont massivement chassé les Albanais (près d’un million de réfugiés). Ils sont presque tous rentrés au Kosovo depuis la fin de la guerre. Parallèlement, environ 230 000 Serbes et autres non-Albanais ont fui la province. CHEF-LIEU : Pristina. LANGUES : albanais, serbe, turc. HISTOIRE/SITUATION POLITIQUE : siège du royaume médiéval serbe. La défaite des Serbes à la bataille du Champ des merles (Kosovo Polje), en 1389, ouvre la voie à l’établissement de la domination ottomane sur les Balkans. Avec la Constitution yougoslave de 1974, le Kosovo devient une province autonome au sein de la République de Serbie. Son statut d’autonomie est supprimé en 1989 par Slobodan Milosevic, alors président de Serbie. Les institutions politiques provinciales sont dissoutes en 1990. En 1991, les Albanais proclament une « république » et organisent un référendum semi-clandestin sur l’indépendance (non reconnu par Belgrade) : le « oui » l’emporte à 99 % (chiffres albanais). En 1992, un « Parlement » et un « président de la République », Ibrahim Rugova, sont élus par les Albanais. Rugova sera réélu en 1998. Le 24 mars 1999, après l’échec des efforts diplomatiques internationaux pour contraindre Slobodan Milosevic, devenu président yougoslave, à cesser la répression contre les Albanais et à accepter un règlement négocié de la crise, l’OTAN déclenche des bombardements aériens contre la RFY. Ils prennent fin le 10 juin, après que Belgrade a accepté de retirer toutes ses forces du Kosovo. La résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies du 10 juin 1999 reconnaît la souveraineté de la République fédérale de Yougoslavie (« Serbie-et-Monténégro » depuis février 2003) sur le Kosovo et prévoit l’établissement dans la province d’une « autonomie substantielle ». Une force multinationale dirigée par l’OTAN est déployée (la KFOR, actuellement 17 000 hommes). Une mission de l’ONU au Kosovo (Minuk) prend en charge son administration. En février 2000, les institutions de la « République du Kosovo » sont dissoutes, et des institutions autonomes mises en place par l’ONU. Le 4 mars 2002, Ibrahim Rugova est élu président par le Parlement. Son parti, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), remportera les législatives d’octobre 2004. Le 21 janvier 2006, le président Rugova meurt d’un cancer du poumon. Pour le remplacer, Fatmir Sejdiu, 54 ans, considéré comme un modéré, est élu par le Parlement le 10 février. ÉCONOMIE : le Kosovo est la région la plus pauvre de l’ex-Yougoslavie. L’Union européenne (UE) est le principal donateur, avec près d’un milliard d’euros investis dans des projets de reconstruction, de relance de l’économie et de privatisation. Le Kosovo est toujours considéré comme une plaque tournante pour divers trafics contrôlés par de puissants groupes mafieux. Le chômage est évalué par le ministère du Travail à 57 % de la population active, mais selon d’autres estimations il serait plus proche de 60 %. Le sous-sol est riche en minerais (plomb, zinc, argent, chrome, fer, nickel) et en énergie fossile. Pour couper les liens avec Belgrade, le Kosovo utilise l’euro au lieu du dinar. Son commerce s’est réorienté vers la Macédoine, l’Albanie, l’Italie ou la Grèce. 1999 – 10 juin : l’OTAN annonce la suspension des frappes aériennes contre la Yougoslavie. Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 1244 qui prévoit une « autonomie substantielle » du Kosovo au sein de la République fédérale de Yougoslavie (aujourd’hui Serbie-et-Monténégro) et autorise le déploiement de la force multinationale de l’OTAN (KFOR). – 12 juin : la KFOR entre au Kosovo (quelque 17 000 hommes actuellement). – 20 juin : départ des dernières forces yougoslaves. Arrêt formel de la campagne aérienne de l’OTAN en Yougoslavie. – 2 juillet : le Français Bernard Kouchner est nommé à la tête de l’Administration de l’ONU pour le Kosovo (Minuk), aujourd’hui dirigée par le Danois Soeren Jessen-Petersen. – 23 juillet : 14 Serbes sont tués par balles près de Staro Gracko (centre). Plus de 220 000 non-Albanais, principalement des Serbes, fuiront la province devant les menaces et les violences albanaises. – 15 décembre : accord sur la création d’un « Conseil temporaire » réunissant représentants albanais, serbes et Minuk. 2000 – 2 février : le dirigeant albanais Ibrahim Rugova annonce la dissolution de toutes les institutions de la « République du Kosovo », dont il avait été élu deux fois « président » lors de scrutins non reconnus par Belgrade. – 3 février : début de violents affrontements à Kosovska Mitrovica, ville du Nord divisée en un secteur serbe (Nord) et un secteur albanais (Sud) : une dizaine de morts en un mois et demi. – 28 octobre : élections municipales boycottées par les Serbes, victoire de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) de Rugova. – 22 novembre : le Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie indique qu’en deux ans, près de 4 000 corps ou parties de corps ont été exhumés. 2001 – 16 février : attentat contre un car transportant des Serbes dans le Nord (11 morts). – 15 mai : la Minuk promulgue le cadre constitutionnel prévoyant la formation d’une assemblée, d’un gouvernement provisoire et une large autonomie pour le Kosovo, sous contrôle de l’ONU, à l’issue des prochaines législatives. – 17 novembre : victoire de la LDK aux législatives. 2002 – 2 janvier : l’euro devient la monnaie officielle. – 4 mars : Rugova élu président du Kosovo par le Parlement multiethnique. – 26 octobre : élections municipales, victoire du parti de Rugova dans 11 municipalités sur 30. 2003 – 16 juillet : premières condamnations de membres de l’UCK pour crimes de guerre par un tribunal kosovar. – 14 octobre : premiers entretiens directs, à Vienne, entre Serbes de Belgrade et Kosovars. 2004 – 17/19 mars : violences antisepsies, 19 morts, plus de 900 blessés. – 23 octobre : la LDK remporte les législatives, boycottées par la minorité serbe. – 3 décembre : Ramush Haradinaj, ex-chef de l’UCK, nommé Premier ministre par le Parlement kosovar. Contesté par Belgrade. 2005 – 7 mars : Haradinaj, accusé de crimes de guerre, démissionne avant de se livrer au TPI. Il plaidera non coupable. – 15 mars : Ibrahim Rugova sort indemne d’un attentat à la bombe. – 13 septembre : reprise du dialogue Belgrade/Pristina à Vienne. – 17 novembre : le Parlement kosovar adopte une résolution pour la création d’un État indépendant. – 22 novembre : ouverture des négociations sur le statut final (indépendance ou autonomie renforcée) du Kosovo, dirigées par l’envoyé spécial de l’ONU, l’ex-président finlandais Martti Ahtisaari. – 24 novembre : Belgrade exclut l’indépendance du Kosovo, puis propose deux entités serbe et albanaise dans la province, proposition rejetée par Pristina et la Minuk. 2006 – 21 janvier : Rugova décède d’un cancer du poumon. – 10 février : le Parlement du Kosovo élit Fatmir Sejdiu, 54 ans, un fidèle de Rugova, à la présidence. – 20 février : première rencontre entre représentants serbes et kosovars albanais sur le statut du Kosovo à Vienne.
Le Kosovo dont le futur statut a été discuté entre Serbes et Kosovars albanais pour la première fois à Vienne est une province du sud de la Serbie, majoritairement peuplée d’Albanais et administrée par l’ONU depuis juin 1999.

SITUATION GÉOGRAPHIQUE : 10 877 km2. Bordé au sud-ouest par l’Albanie, au sud-est par la Macédoine, à l’ouest par le...