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Le retour des « biopics » et des films noirs Les sorties de la semaine

kkk Walk the Line, de James Mangold Walk the Line est ce qu’on appelle dans le langage cinématographique un biopic, comprenez par là l’adaptation ciné de la vie d’une célébrité. Ici, le réalisateur revient sur la vie passionnante d’une légende de la musique country, Johnny Cash. Celui qu’on surnommait «l’homme en noir» a été l’un des premiers chanteurs à s’adresser au peuple, à se sentir intrinsèquement lié aux défavorisés. Il donna d’ailleurs un concert légendaire aux détenus de la prison Folsom, en 1968. Alors que les films du genre ont tendance à idéaliser leur personnage principal, James Mangold brosse un portrait criant de vérité. Pour apporter le maximum d’authenticité à cette histoire, le cinéaste s’est appuyé sur deux livres écrits par le chanteur, The Man in Black et Cash: An Autobiography. Sincérité autant dans le fond que dans la forme: la star n’est en effet à aucun moment sacralisée. La caméra suit sans mensonge la vie dure et sombre d’un homme qui se battra perpétuellement contre ses démons, un homme hanté par le souvenir de la mort de son frère, un homme rongé par la drogue et finalement sauvé grâce à l’amour d’une femme, la chanteuse June Carter. Le film se veut donc volontairement sobre et classique, à l’image même du personnage. Parallèlement à la vie de Cash, marquée par des thèmes qui feront la force de sa musique (la mort, l’amour, la trahison, le péché, la foi, etc.), Walk the Line présente de nombreuses scènes de concerts. Elles constituent une partie importante du récit. Là encore, aucune paillette ni effet de style. Ces scènes sont effectivement filmées en toute simplicité, de manière plutôt basique. Cette sobriété met cependant en valeur les stupéfiantes performances du couple Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon. Complètement habités par leur personnage (ils interprètent eux-mêmes les chansons du film), les acteurs crèvent l’écran et secouent une mise en scène académique et classique. Si les aficionados de la country dégusteront les nombreux morceaux musicaux (souvent joués en entier), les autres resteront tout aussi attentifs, hypnotisés par l’histoire et la complexité des personnages. Dur challenge d’incarner de telles légendes. Joaquin Phoenix (avec toute la sensibilité et la noirceur de son charisme) et Reese Witherspoon (avec toute la chaleur et l’humanité qu’elle dégage) transcendent à l’écran et relèvent haut la main le défi. Rarement un duo n’avait été aussi lumineux. Face à de si fortes qualités, le seul reproche devient vite insignifiant: Walk the Line, en s’attardant essentiellement sur la descente aux enfers de Cash, ne revient pas assez sur son style musical si particulier, ainsi que sur sa créativité. Quoi qu’il en soit, le cinéaste a su mettre en valeur des portraits d’hommes et de femmes passionnants, symboles d’une Amérique profonde des années 50/60 marquée par la souffrance et la mélancolie. Empire ABC/Dunes/Sofil, Espace kk Where the Truth Lies, d’Atom Egoyan Après Ararat, récit intimiste sur le génocide arménien, Atom Egoyan choisit de mettre en scène un film noir grand public. Where the Truth Lies est l’adaptation cinématographique du roman Somebody Loves You, écrit par le Britannique Rupert Holmes en 2004. Le cinéaste présente une vision sombre, cinglante et sulfureuse du monde du spectacle des années 50. L’histoire suit deux célèbres comiques à l’apogée de leur carrière lorsqu’un événement terrible les pousse à se séparer. Dix ans plus tard, une jeune journaliste enquête sur ce duo atypique et découvre leur face cachée. En rendant hommage au film noir, le réalisateur jette à l’écran une vision bien sombre de Hollywood, de ce monde rempli aussi bien de paillettes que de vices. La beauté des plans, l’équilibre formel, la subtilité du jeu des acteurs masculins (Kevin Bacon et Colin Firth) et le rythme soutenu permettent de pardonner quelques petites faiblesses, telles que le choix de l’actrice principale. Sans pour autant remettre en question son interprétation, la jeune Alison Loham paraît physiquement trop jeune pour le rôle. Bien qu’elle dégage tout le glamour et la sensualité que demande son personnage, l’actrice ne semble pas à sa place. Sans être un bijou du film noir, Where the Truth Lies tient gentiment l’attention du spectateur. Lequel sera d’ailleurs certainement gêné de devoir supporter la censure assassine et aucunement discrète qui s’est acharnée sur le film. L’audience ne verra en effet rien des scènes de sexe extrêmement torrides qui ont déclenché une polémique aux États-Unis. Empire ABC/Dunes/ St-Élie, Espace k Kiss Kiss, Bang Bang, de Shane Black Pour son premier long-métrage, Shane Black revisite un genre qu’il connaît à la perfection: les comédies policières. Scénariste notamment de Lethal Weapon, Last Action Hero et The Long Kiss Goodnight, Black offre là une parodie complètement décalée et déjantée des films noirs de série B. Kiss Kiss, Bang Bang multiplie les clins d’œil cinéphiliques ainsi que les clins d’œil aux histoires policières des années 1940 (à noter d’ailleurs qu’il se réfère ouvertement à Raymond Chandler à travers les chapitres du film). Le récit est raconté à la première personne du singulier, à travers le point de vue de Harry (Robert Downey Jr). Ce dernier tient en quelque sorte une télécommande fictive et s’amuse à accélérer les scènes, à les passer en arrière, en avant, à faire des arrêts sur images, etc. Son personnage, un voleur en fuite, se retrouve à l’affiche d’un film hollywoodien. Afin de mieux préparer son rôle, il fait équipe avec un détective privé (Val Kilmer) qui le mêlera malgré lui à une réelle affaire de meurtre. Le principal intérêt du film tient à l’excellent duo Downey Jr / Kilmer. Alors que le premier interprète avec succès un pauvre type poissard et détaché, le deuxième est surprenant dans le rôle d’un détective gay. Après deux ou trois jeux de mots percutants et quelques situations rocambolesques, l’histoire devient vite pesante et le jeu des acteurs ne suffit malheureusement plus à faire le poids face à un scénario abracadabrant. Empire ABC/Sodeco/ Galaxy, Espace Sorties prévues pour le jeudi 2/03/2006 (sous réserves) : – Mother Teresa of Calcutta, de Fabrizio Costa, avec Olivia Hussey, Michael Mendyl et Sebastiano Somma. – Big Momma’s House 2, de John Whitesell, avec Martin Lawrence, Elton LeBlanc et Nia Long. – Bandidas, de Joaquim Rœnning et Espen Sandberg, avec Salma Hayek et Penelope Cruz.
kkk Walk the Line,

de James Mangold

Walk the Line est ce qu’on appelle dans le langage cinématographique un biopic, comprenez par là l’adaptation ciné de la vie d’une célébrité. Ici, le réalisateur revient sur la vie passionnante d’une légende de la musique country, Johnny Cash. Celui qu’on surnommait «l’homme en noir» a été l’un des premiers...