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CIMAISES Rétrospective Ingres au Louvre : l’illusion du classicisme

La première rétrospective consacrée depuis 40 ans en France au peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867), qui se déroule au musée parisien du Louvre, propose de jeter un nouveau regard sur un artiste aussi célèbre qu’insaisissable, trop vite qualifié de classique. Le peintre français, sur qui des expositions thématiques sont régulièrement organisées, n’avait pas bénéficié de grande rétrospective en France depuis 1963. Le musée du Louvre, pour cet événement du printemps artistique 2006, rassemble, du 24 février au 15 mai, 79 tableaux et 101 dessins venus du monde entier, avec des prêts de collectionneurs privés et de musées russes, anglais et américains. Cette rétrospective entend «proposer un nouveau regard, faire découvrir un artiste très différent des lieux communs colportés sur sa peinture, qualifiée encore aujourd’hui de sévère, académique et ennuyeuse», indique Vincent Pomarède, l’un des quatre commissaires de l’exposition. «Nous pensons que lorsque le visiteur aura quitté le musée, cette image aura été remise en cause», ajoute-t-il. L’exposition adopte un parcours chronologique, en six espaces, qui raconte l’histoire de cet aîné de sept enfants, fils d’un peintre et musicien de Montauban (sud de la France), des premières «académies d’homme» exécutées dans l’atelier de David aux chairs sensuelles des odalisques du Bain turc, peintes huit ans avant sa mort à l’âge de 79 ans. Ponctuant le parcours, 10 cabinets aux murs rouges «font quitter la chronologie pour proposer des dessins regroupés par thèmes, comme Ingres aquarelliste, les figures d’enfants, les copies de maître ou le nu féminin», indique Louis-Antoine Prat, commissaire de cet aspect de l’exposition. Dans un des cabinets sont regroupés neuf des 10 portraits achevés de sa très aimée épouse Madeleine, morte en 1849. «C’était une gageure. Ils sont réunis pour la première et sans doute la dernière fois», dit-il. Entre les portraits napoléoniens et les peintures religieuses, en guise de clin d’œil émouvant, l’exposition présente le fameux violon, prêté par le musée de Montauban, dont le peintre jouait en musicien confirmé et à ses moments perdus, donnant le jour à la célébrissime expression du «Violon d’Ingres». «Nous avons voulu montrer tout Ingres, replacé dans son contexte propre», ajoute Stéphane Guégan, également commissaire de l’exposition. Au cours de sa longue carrière, Ingres a été qualifié de tout, de «primitif», de «gothique», d’«académicien incarnant la tradition». Puis «on a parlé de lui comme d’un Picasso avant l’heure, d’un moderne malgré lui, d’un coloriste qui ne jure que par le dessin», ajoute M. Guégan. «Chaque aspect de son œuvre mérite d’être analysé», ajoute-t-il. «Il nous faut comprendre, à l’intérieur de son classicisme apparent, la nouveauté d’Ingres qui revendique et transgresse avec la même ardeur les codes esthétiques», écrivent les organisateurs dans le préambule de l’exposition. L’accrochage sera, pendant tout le printemps, le prétexte à multiples conférences, concerts, de même que des expositions seront organisées en parallèle à Montauban, Arles et au musée Eugène-Delacroix à Paris.
La première rétrospective consacrée depuis 40 ans en France au peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867), qui se déroule au musée parisien du Louvre, propose de jeter un nouveau regard sur un artiste aussi célèbre qu’insaisissable, trop vite qualifié de classique.
Le peintre français, sur qui des expositions thématiques sont régulièrement organisées, n’avait...