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Actualités

Les lecteurs ont voix au chapitre

L’espoir Un an après avoir reçu en cadeau les 80 ans de L’Orient-Le Jour, œuvre riche, qui illustrait une chronique des temps passés et où tout avait été bien archivé, on ne peut que féliciter votre journal de nous avoir offert cette année aussi L’espoir en lettres de sang, un vrai document historique qui s’ajoute à notre bibliothèque. Dans ce supplément de 128 pages, à part la chronologie de l’année passée, qualifiée de charnière, plusieurs ministres et députés, avocats, écrivains, diplomates ou professeurs d’université analysent le séisme politique qui secoue le Liban depuis le 14 février 2005, date de la disparition du martyr Rafic Hariri, en essayant chacun à sa façon de trouver une issue à la situation. En général, tous sont unanimes à reconnaître qu’à ce jour, aucune réforme de base concernant les institutions n’a reçu le moindre début d’accomplissement. Et, d’autre part, chaque jour qui passe renforce la désillusion, surtout qu’avec la commémoration oratoire du 14 février, qui a eu lieu il y a quelques jours, le ton de certains de nos leaders, qui représentent la nouvelle féodalité, était décevant car il nous rappelle les nuits sombres de la guerre civile. L’espoir, messieurs, ne sera réalisable que lorsque toute cette composante qui gouverne actuellement cédera la place un jour à des hommes dignes de nous représenter au Parlement Antoine SABBAGHA Et maintenant, donnez-nous à manger ! Nul ne peut nier le succès de la mobilisation de la foule, le 14 février. Cette édition 2006 a encore été une occasion pour rassembler des Libanais en face d’autres Libanais. Bizarre, cette fois-ci il n’y a pas eu d’intrus ! Pendant que les télévisions transmettaient les images de cette manifestation, moi je m’occupais à régler le problème de cette pauvre femme malade qui a payé sa cotisation à la Sécurité sociale (optionnelle) mais que l’hôpital a refusé d’admettre parce que la Caisse nationale n’a plus d’argent pour régler les frais d’hospitalisation. J’aurais souhaité que l’on donnât à cette femme l’équivalent de quelques bidons d’essence qui avaient servi au transport des foules. J’aurais souhaité que cette foule se rassemblât pour réclamer l’eau, l’électricité, le travail, les écoles, les hôpitaux… Cette foule semble dire au 14 mars (moins un) : Et maintenant, donnez-nous à manger ! Dr Charles JAZRA Je me souviens Je me souviens de février et d’un sang qui coula rouge et blanc, de cette révolution manquée qui a failli changer le Liban. Je revois une foule innombrable certes, mais avant tout inclassable politiquement car tout bonnement libanaise, un peuple venu spontanément rendre un dernier hommage à celui qui lui a rendu sa dignité. Ces instants magiques qu’on a non seulement vécus, mais auxquels on a contribué aussi, rien qu’en faisant notre devoir de Libanais, on les a tous en mémoire. Surtout cette magnifique promesse, faite en ce matin où tout était encore possible, à nos martyrs et à nos morts, toutes religions confondues (à ceux qui ont souffert et à ceux qui continuent à souffrir), la même que celle faite durant les sombres heures de l’Occupation par la Résistance française à ses héros : pas de pleurs mais un serment, pas d’hésitation mais un élan. Voilà pourquoi, quand je me souviens, j’ose encore espérer. Eddy TOHMÉ Né le 14 février 2005 Je suis né le 14 février 2005 et, aujourd’hui, j’ai un an. Un an déjà que j’ai repris goût au Liban, goût à la vie. Mes passions se sont rallumées. J’ai pleuré votre mort et celle de ceux qui vous ont suivi. J’ai applaudi le camp de la liberté de nos jeunes. J’ai réappris la vraie démocratie, par-delà des élections libres. J’ai vu la justice, la vraie, se remettre en marche, quand notre symbole de résistance et de résignation, Samir Geagea, est sorti de sa geôle après 11 ans de prison politique. J’ai vu un pays accueillir ses exilés politiques les bras ouverts. J’ai mis du rouge sang, du blanc pur, du vert espoir pour vous. J’étais fier à nouveau de me dire libanais, surtout de le dire aux autres, je ne suis plus d’un pays qui était, je retourne au berceau de la civilisation. Je suis né le 14 fevrier 2005, aujourd’hui j’ai un an de dignité. Vous m’avez redonné mon passé, mon présent et mon futur en corrigeant le cours de l’histoire. Vous avez offert des rêves à mes enfants. Père du Liban moderne, mon pays arbore fièrement votre signature en lettres d’or. Je suis né le 14 février 2005, aujourd’hui j’ai un an d’espoirs. Je porte ma passion pour mon pays à fleur de peau, grâce à vous et pour vous. Merci, M. Rafic Hariri. Jean-Claude DELIFER Montréal, Canada Où va le Liban ? On peut retourner le problème dans tous les sens et refaire la politique du pays tous les jours, mais il y a des certitudes. Je fais partie, comme beaucoup de compatriotes, de ces Libanais qui ont voulu croire que le 14 mars, le pays avait pris la bonne direction. Hélas, c’était sans compter sur la cupidité des responsables politiques qui, eux, n’avaient d’autres soucis que leurs intérêts. Aujourd’hui encore, faute de ne plus pouvoir accuser le pays voisin, ils se mettent mutuellement en cause, y compris ceux qui ont en charge les destinées de la nation. Ce ne sont pas certains indicateurs comme l’évolution favorable des banques qui constituent un signe de bonne santé, tout le monde sait qu’en temps de crise, ceux qui le peuvent choisissent l’épargne. Quant aux fonds, ils sont tout simplement la conséquence de la situation favorable des pétrodollars dans les pays du Golfe et il en est de même du développement de l’immobilier. Le Libanais moyen, lui, s’enfonce dans une crise dont les conséquences peuvent être très graves. Je ne m’étendrai pas sur la misère morale des personnes, car ce mal est encore plus profond que la situation économique. Même si, demain, le pays retrouvait une bonne santé, il faudra plusieurs générations pour revenir à de véritables valeurs morales – surtout le respect des autres. Quant aux chrétiens du Liban, leur avenir est aussi certain que celui des chrétiens d’Irak. Libanais, prenez votre destinée en main. Et ne croyez plus aux hommes providentiels. Yves KERLIDOU Au travail, messieurs les hauts fonctionnaires Depuis le départ des Syriens, on se demande si on vit dans un État ou dans un asile psychiatrique. Il est temps que messieurs les hauts fonctionnaires se remettent à travailler. Qu’ils œuvrent pour la patrie, en faisant l’effort d’oublier ne serait-ce qu’un instant leurs intérêts personnels. Ils se sont confortablement installés dans leurs sièges pour quelques décennies. Alors, il est temps pour eux de retrousser les manches et de se pencher sur les dossiers brûlants. Le pays bat de l’aile. Nos ennemis se frottent les mains. Nos amis finiront par craquer, en désespoir de cause. Au travail, messieurs les hauts fonctionnaires, au travail. Les Libanais ne supportent plus votre oisiveté. Les Libanais tiennent à leur liberté, leur indépendance, leur souveraineté. Et vous, messieurs les hauts fonctionnaires ? Nelly DECONDE L’échec des politiciens Messieurs les politiciens, élus par le peuple et pour le peuple, vous avez échoué dans vos obligations envers celui-ci. Au lieu de parader devant les caméras des médias, pensez à tous ces gens dans la peine. Arrêtez de mentir et de vous jouer de nous, ayez un peu de conscience morale envers ces personnes qui ont cru en vos belles paroles le 14 mars de l’an passé et qui, jusqu’à ce jour, se demandent : « Où sont-ils ? » Ce 14 mars porteur de promesses et d’espoir, aussi bien pour les chrétiens que pour les musulmans, et que vous avez sacrifié en cours de route pour vos intérêts personnels. Cependant, je dois rendre un hommage chaleureux, malgré toutes les difficultés et tensions qu’ils rencontrent, aux bénévoles de la Croix-Rouge, de la Défense civile, ainsi qu’aux pompiers qui ne ménagent ni leur peine ni leurs vies, avec un courage admirable, pour aider cette population qui n’en peut plus. Vicky WEHBÉ Disco à Torino La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Turin, bien que parfois kitch, valait le coup d’œil, mais qui a eu l’idée de gâcher le défilé des athlètes avec de la musique disco anglo-saxonne passée de mode (une musique qu’écoutaient les parents des athlètes) ? Pourquoi cet asservissement gratuit à l’empire qui contrôle déjà notre environnement musical ? L’Italie aurait pu en profiter pour nous faire entendre des musiques de son cru (comme lorsque les athlètes italiens sont entrés à la fin). Pourquoi faut-il obligatoirement que l’ouverture au monde passe par l’anglais ? Au Superbowl, à Detroit (avec l’accent, svp, en mémoire des traitants français qui ont fondé la ville), on nous a montré les Rolling Stones ; aux JO de Torino, Peter Gabriel. Il y a continuité dans la diversité. J’ai constaté pour finir que le français, langue supposée première des JO, n’a pas pris de mieux. Encore une fois, l’essentiel du discours du grand manitou du CIO, Jacques Rogge, a été livré en anglais (et vous avez remarqué l’affiche unilingue derrière lui lors de sa conférence de presse ?). Qu’en sera-t-il de la langue de Pierre de Coubertin aux JO de Beijing et de Vancouver ? Sylvio Le BLANC Montréal, Québec
L’espoir

Un an après avoir reçu en cadeau les 80 ans de L’Orient-Le Jour, œuvre riche, qui illustrait une chronique des temps passés et où tout avait été bien archivé, on ne peut que féliciter votre journal de nous avoir offert cette année aussi L’espoir en lettres de sang, un vrai document historique qui s’ajoute à notre bibliothèque.
Dans ce supplément de 128...