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Caricatures de Mohammad - Les eurodéputés appellent au respect mutuel Le premier dialogue entre l’UE et les musulmans aboutit à un maigre résultat

Une réunion, hier à Vienne, entre l’UE, le Danemark, et des dignitaires musulmans syrien et bosniaque pour désamorcer la crise provoquée par les caricatures de Mohammad n’a débouché que sur l’envoi d’un « signal » en faveur du dialogue des cultures. «Nous n’avons pu réussir à faire beaucoup plus que d’envoyer un signal (aux musulmans) pour parvenir à une meilleure compréhension mutuelle et regarder ensemble vers l’avenir », a déclaré la ministre autrichienne des Affaires étrangères, Ursula Plassnik, dont le pays exerce la présidence semestrielle de l’Union européenne (UE). Ni le chef de la diplomatie danoise ni les grands muftis de Syrie, Ahmad Bader Hasson, et de Bosnie-Herzégovine, Mustapha Cericlors, ne se sont présentés à la conférence de presse donnée à l’issue de la réunion. Interrogée sur ces absences, Mme Plassnik a invoqué, embarrassée, les contraintes d’emploi du temps de ses interlocuteurs. Il s’agissait des premiers entretiens d’un ministre danois avec des religieux musulmans depuis le début de la crise provoquée par la publication, le 30 septembre, de caricatures du prophète Mohammad dans le quotidien danois Jyllands-Posten. Ces caricatures ont ensuite été publiées en janvier en Norvège, avant d’être reproduites dans de nombreux autres pays européens. Une délégation d’hommes d’Église danois s’est parallèlement rendue hier au Caire pour tenter d’apaiser les tensions et la colère des musulmans qui se sont sentis offensés par les caricatures. Composée de six représentants d’organes religieux, elle devait rencontrer le grand mufti de l’Université d’al-Azhar, Mohammad Sayed Tantaoui, l’évêque orthodoxe du Caire, Sarabam Omdurman, et l’évêque de l’Église anglicane, Ghayeth Abdel-Malek. Le haut représentant de l’UE pour la Politique étrangère, Javier Solana, s’est pour sa part entretenu hier à Ramallah avec des dirigeants palestiniens auxquels il a déclaré qu’il « n’était pas bon de toucher ainsi à un sujet sacré », selon le Premier ministre sortant, Ahmad Qoreï, qui l’a rencontré. Parallèlement, et dans une résolution sur la crise déclenchée par les caricatures de Mohammad, le Parlement européen a défendu hier « la liberté d’expression », et le « respect des sentiments et des convictions religieux ». Le Parlement « considère que la liberté d’expression et l’indépendance de la presse, droits universels, ne peuvent être mises en péril par aucun individu ou groupe s’estimant offensé par des paroles ou des écrits ». Au Pakistan, une manifestation a rassemblé hier 50 000 personnes dans le vaste quartier des affaires de Karachi pour dénoncer la publication en Occident de caricatures de presse du prophète Mohammad. La foule, armée pour partie de bâtons et brandissant des drapeaux verts, s’est dispersée dans le calme, contrairement aux rassemblements précédents organisés en début de semaine dans la capitale pakistanaise, Islamabad, ainsi qu’à Lahore et Peshawar. Cette série de manifestations a fait au total cinq morts au Pakistan, deuxième pays musulman au monde et foyer traditionnel d’un islamisme radical. Par ailleurs, les autorités de Volgograd (sur la Volga) ont fermé mercredi soir une maison d’édition et son journal ayant publié un dessin représentant notamment le prophète Mohammad, a indiqué hier l’administration locale. Le dessin représentait le Christ, Moïse, Bouddha et Mohammad assis devant un poste de télévision montrant deux groupes d’hommes prêts à déclencher une bagarre. « Nous ne leur avons jamais appris cela ! » disait la légende.
Une réunion, hier à Vienne, entre l’UE, le Danemark, et des dignitaires musulmans syrien et bosniaque pour désamorcer la crise provoquée par les caricatures de Mohammad n’a débouché que sur l’envoi d’un « signal » en faveur du dialogue des cultures.

«Nous n’avons pu réussir à faire beaucoup plus que d’envoyer un signal (aux musulmans) pour parvenir à une...