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HISTOIRE VÉCUE - Témoignages de trois Libanaises qui ont vécu l’après-tsunami en Inde Le yoga pour aider les populations traumatisées

Décembre 2004 : les images du terrible tsunami qui ravage les zones côtières de plusieurs pays d’Asie du Sud-Est (Thaïlande, Indonésie, Sri Lanka, Inde) plongent le monde dans la stupeur. La réaction de solidarité internationale est presque immédiate et un fort sentiment de compassion est ressenti par des millions de personnes de par le monde. Il y a plus d’un mois, le premier anniversaire de cette tragédie a été commémoré dans la douleur et la contemplation dans les pays touchés. Mais qui de plus apte à décrire l’ampleur de la catastrophe que ceux qui l’ont vue de près ? C’est le cas de trois jeunes femmes libanaises, Dominique Chemali, Nathalie Zabbal et Tina Jaber, adeptes du yoga et plus précisément des enseignements de Sadhguru Jaggi Vasudev (Nathalie et Tina sont professeurs), qui effectuaient en Inde un de leurs séjours. Nathalie et Tina étaient en fait dans une période de retraite durant le tsunami, dont elles n’ont émergé que quelques jours plus tard pour apprendre la terrible nouvelle et constater l’ampleur des dégâts. Elles ont vécu l’après-tsunami, aidant, avec les autres volontaires de la fondation Isha Yoga, les populations touchées. De plus, à travers leur ONG au Liban, Isha-Middle-East, et de l’un de ses membres, Élie Zabbal, elles ont fait parvenir des fonds collectés par Caritas-Liban à l’Inde touchée par la catastrophe. Dominique, pour sa part, a pu se rendre sur les lieux du désastre deux jours plus tard, avec des volontaires du centre, issus des différentes régions indiennes, afin d’essayer de porter secours aux populations encore sous le choc. « Quand nous sommes arrivés, l’armée avait déjà nettoyé les lieux et nous empêchait de nous rapprocher des villages dévastés, se souvient-elle. Mais nous avons fini par avancer et avons commencé à aider les habitants à déblayer les débris de leurs maisons. » Comme si elle revoyait le terrible spectacle, Dominique se remémore des scènes purement surréalistes. « Il m’est même arrivé de marcher sur les débris d’une maison sans même me rendre compte que cela avait été un bâtiment, dit-elle. Dans un autre village, des bateaux de pêche ont été retrouvés parmi les habitations. » Les habitants, eux, n’avaient même plus la force de réagir, tout en ne se départant pas de leur générosité naturelle. « Certains jeunes gens nous cueillaient des noix de coco pour nous les offrir, sans accepter d’argent en retour », dit-elle. « Le lendemain, nous avons distribué des habits neufs, des casseroles, tout genre d’objets dont pouvaient avoir besoin les rescapés », poursuit la jeune femme. Selon ses observations, et malgré toute la bonne volonté du monde, les aides internationales ne correspondaient pas toujours aux besoins. « Dès l’annonce de la catastrophe, les organisations humanitaires ont d’emblée pensé à la nourriture et aux habits, alors que les rescapés voulaient tout simplement reconstruire leur vie », constate-t-elle. Un moyen de transformation Selon Dominique, le groupe dont elle fait partie, et qui est habitué à l’action en milieu rural ou parmi les populations en difficulté, a mis à la disposition des rescapés des cliniques mobiles pour vacciner ceux qui le désiraient. Constatant qu’aucun plan à long terme n’avait été élaboré pour la réhabilitation des régions sinistrées, le groupe a conçu, en l’espace de 48 heures, le design d’une maison en forme de cylindre, capable de résister aux tsunamis et aux ouragans selon ses inventeurs. Nathalie, Lina et Dominique, pour leur part, ont participé à la reconstruction de bateaux de pêche dans le centre de yoga. « Au début, je ressentais de l’impuissance face à l’ampleur de la détresse, avoue-t-elle. Mais j’ai dépassé ce sentiment quand j’ai mesuré l’importance de la solidarité en pareils cas. » Pour mieux aider la population traumatisée, les professeurs de yoga du centre leur ont proposé des cours, cette pratique étant, d’ailleurs, profondément ancrée dans la culture de ce peuple. « J’étais impressionnée par la transformation qui s’est opérée après les cours, dit-elle. Les villageois semblaient renaître à la vie. » Le yoga comme outil pour la découverte de soi et la paix intérieure, le yoga comme science et comme moyen de transformation, telles sont les définitions que fournissent, d’ailleurs, les trois jeunes femmes, en conformité avec leur expérience dans le cadre de la fondation Isha Yoga. Elles précisent que cette nouvelle dimension spirituelle ajoutée à leur vie n’entre pas en conflit avec tout le bagage culturel dont elles ont hérité, ni ne « pousse quiconque à changer ses croyances », ajoutant qu’il s’agit d’une science et d’une pratique qui contribuent « à réaliser une plus grande liberté intérieure, à être davantage à l’écoute de son corps, à vivre tout, les moments agréables comme les épreuves, avec plus de calme et moins de tensions ». Aujourd’hui, Nathalie et Lina sont des professeurs de yoga et enseignent les pratiques de Sadhguru. Elles donnent des sessions de formation au Liban, mais voyagent également partout dans le monde. Dominique aspire aussi à devenir professeur. Ces cours sont assurés à travers l’association locale, Isha-Middle East. S. B.
Décembre 2004 : les images du terrible tsunami qui ravage les zones côtières de plusieurs pays d’Asie du Sud-Est (Thaïlande, Indonésie, Sri Lanka, Inde) plongent le monde dans la stupeur. La réaction de solidarité internationale est presque immédiate et un fort sentiment de compassion est ressenti par des millions de personnes de par le monde. Il y a plus d’un mois, le...