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TÉLÉCHARGEMENTS Une étude sur les internautes «pirates» bat en brèche certaines idées reçues

Les internautes «pirates» n’ont pas un profil type, ont un certain sens de l’éthique et leurs pratiques de l’échange de fichiers entre ordinateurs (peer-to-peer) n’ont globalement pas d’effet sur leurs achats de CD et DVD, selon l’étude de deux universitaires français qui bat en brèche certaines idées reçues. Réalisée auprès de 4000 personnes, cette enquête sur «les pratiques de copiage des internautes français» a été financée par le ministère de la Recherche et menée par Fabrice Rochelandet et Fabrice Le Guel, du centre de recherche ADIS (Analyse des dynamiques industrielles et sociales) de l’Université de Paris-Sud XI, en association avec l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui a collaboré à l’élaboration du questionnaire et assuré sa distribution. Les résultats «tordent le cou à un certain nombre de poncifs et d’idées fausses», a estimé Alain Bazot, président de UFC-Que Choisir. Selon l’étude, l’échange de copies toutes formes confondues (CD ou DVD gravés et téléchargements de musique et de films) est «une pratique très répandue qui concerne pratiquement toutes les catégories sociales». Ainsi, près de 89% des internautes déclarent copier des fichiers musicaux numérisés (66% des films), la moitié s’alimentent sur le peer-to-peer (P2P) et ni le revenu, ni le lieu d’habitation, ni les catégories socioprofessionnelles ne sont déterminants. Le «prix des originaux trop élevé» et la possibilité de «découvrir de nouveaux artistes» figurent parmi les principaux motifs désignés par les «copieurs» de musique (95% et 90% des internautes se disent «tout à fait d’accord» avec ces assertions). Le prix est également en tête des raisons invoquées pour la copie de films (66%). Les auteurs de l’étude mettent également en lumière une «conscience éthique des copieurs»: plus de la moitié d’entre eux (54%) sont globalement «d’accord» avec l’affirmation selon laquelle «le copiage est une menace pour le revenu des artistes» et cette «préoccupation éthique diminue la propension à copier». Les copieurs sont en revanche 67% à penser que leur activité ne nuit pas «au marché de l’audiovisuel et du disque». Plus largement, les internautes attribuent «une valeur économique aux contenus qu’ils échangent» et sont prêts à payer un droit pour télécharger librement: en moyenne 6,66 euros par mois pour la musique, 8,44 euros pour des films et 12,62 euros pour les deux. Par ailleurs, si une majorité des internautes a conscience du risque juridique encouru (59%), «cette perception n’a aucun effet sur l’intensité de leur pratique en la matière». Selon les auteurs, la pratique du copiage est avant tout «un comportement d’imitation» et le fait d’acheter des CD et DVD «augmente la probabilité d’être copieur». En revanche, «d’une manière générale les achats de CD et de DVD ne sont pas affectés par l’intensité du copiage sur les réseaux P2P». Ainsi, 44% des copieurs «boulimiques» (plus de 5000 copies) dépensent plus de 40 euros par mois en CD et DVD. Au vu de ces résultats, les auteurs estiment que «les politiques de répression sont inefficaces d’un point de vue économique» et doutent également de l’efficacité de la prévention. Sans trancher, ils passent en revue des pistes alternatives pour rémunérer les ayants droit: le «laissez faire», qui s’en remet à la concurrence (impossible dans l’état actuel du marché, selon UFC-Que Choisir), la «licence globale» (forfait payé au fournisseur d’accès à Internet) ou d’autres formes de subventions (publicité, etc.).
Les internautes «pirates» n’ont pas un profil type, ont un certain sens de l’éthique et leurs pratiques de l’échange de fichiers entre ordinateurs (peer-to-peer) n’ont globalement pas d’effet sur leurs achats de CD et DVD, selon l’étude de deux universitaires français qui bat en brèche certaines idées reçues.
Réalisée auprès de 4000 personnes, cette enquête...